D. Riolo : « Il faudrait, à un moment donné, de la stabilité quand même ! »

En réaction au long point de vue de Christophe Dugarry sur les profils des dirigeants des clubs de Ligue 1 et de leur entourage, faisant que les projets sont durs à voir, Daniel Riolo a… nuancé sur le cas de Bordeaux, avec le choix sportif intéressant d’avoir pris Paulo Sousa comme nouveau coach. Mais dans quel cadre ? Le souci est là pour DR…

Alors que Dugarry se plaint que Bordeaux « change d’entraîneur tous les 6 mois sans que l’on comprenne pourquoi ils prennent untel ou untel ni le projet, la logique allant avec les choix sportifs des profils des entraîneurs », Riolo lui répond :

« Bordeaux, en l’occurrence, ils viennent de prendre un entraîneur, étranger, qui a comme idée de faire du jeu, d’être attractif. Le problème, c’est que pour l’instant il n’a pas les joueurs pour répondre à ces exigences-là, avec lesquelles il veut construire son projet de jeu. Techniquement, les joueurs qu’il a, ils ne sont pas… Disons que quand il voit son effectif, il n’a pas ce qu’il veut pour jouer comme il le veut. Alors le projet ça va recommencer, encore une fois, car c’est toujours un nouveau truc qui recommence sans cesse, on ne voit pas de logique, ni de continuité. Avec le nouveau directeur sportif qui va arriver, il faudrait un peu, à un moment donné, de la stabilité quand même ! Pour essayer d’avancer un peu…

(…) Leur nouveau président ? Mais pour Frédéric Longuépée, ça s’est fait comme avec Jacques-Henri Eyraud à Marseille. L’Américain qui a racheté le club il s’est rapproché de la Ligue et de son directeur général, Didier Quillot, pour avoir des conseils. L’Américain ne savait pas qui nommer comme président, car le foot il ne connait pas. Alors il s’est entouré d’avocats, il a fait appel à des cabinets de chasseurs de têtes, il a eu des noms comme ça, plus ceux qui ont candidaté d’eux-mêmes. Et c’est comme ça que Longuépée s’est retrouvé-là, alors qu’après le marketing du PSG il était parti à l’organisation des JO de 2024. C’est un profil de chef d’entreprise multifonctions, avec une mission surtout économique, par rapport au projet de trading. Le sportif, il vient après ! Même si, le nouveau président, on l’a vu à Marseille, il croit bien s’entourer en prenant un grand nom en Directeur Sportif, comme avec Zubizarreta, qui arrivait du Barça… Sauf qu’en fait c’est du bricolage aussi et on sort de la gestion personnelle et du suivi à long terme basé sur la vision sportive.

(…) En revanche, vu que la soupe est bonne et que, dans tous les clubs français, il y a des gens très bien payés qui sont là et s’accrochent sans se soucier de savoir si le club progresse, qu’il y ait une vision sur ce point ça peut être bien ; oui. Et ça va au-delà de la fiscalité, bien au-delà, car de l’argent il y en a dans nos clubs, et la Ligue 1 va même devenir un championnat riche avec la hausse des droits télés en 2020. Alors réfléchissons à comment mieux l’utiliser. »