Deux plans pour leur avenir : les Girondins dans l’attente

Ce 27 mai, le tribunal de commerce de Bordeaux a donc acté de considérer le dossier de reprise d’Oliver Kahn, repoussant l’audience d’une quinzaine de jours. Ce plan, dit de cession, vient se dresser en concurrent à celui, dit de continuation, de Gérard Lopez. Jusqu’au 13 juin, le tribunal de commerce épluchera ces deux dossiers et en déterminera le mieux-disant.
Trois critères principaux entrent en jeu rappelle L’Équipe : le maintien de l’emploi, la viabilité des plans et l’intérêt des créanciers.
Fortress, le créancier au grand pouvoir
Parmi les créanciers, un de taille de par son pouvoir décisionnaire : Fortress. S’il rappelle les heures de King Street et GACP, Fortress avait été mis au pied du mur par Gérard Lopez au mois de juillet 2022 lors d’une première re-négociation de la dette. À cette époque, Fortress et King Street avaient accepté de réduire la dette du club de 53 à 13,5 millions d’euros. Pourquoi et comment ? La présentation et l’argumentaire de Gérard Lopez était limpides : soit King Street et Fortress acceptaient de récupérer un jour leur dû (certes sacrément réduit), soit ils pouvaient alors tout perdre dans le cas où se profilait une liquidation judiciaire du club.
Depuis, Fortress est toujours resté lié au FCGB mais il dispose d’un sacré levier. Le fonds d’investissement américain peut en effet s’opposer au plan de actuel continuation de Gérard Lopez. En conséquence, le tribunal de commerce serait obligé de considérer deux voies : un plan de cession (comme celui d’Oliver Kahn) ou en cas de dossier jugé non viable, une liquidation judiciaire.
Deux plans différents avec Fortress au centre des intérêts
Dans son plan de continuité, Gérard Lopez fait face à la dette actuelle de 93,9M€ avec deux principaux leviers : abandonner* les 42M€ qu’il a lui-même injectés et ramener le passif réel à 26 millions d’euros. Pour se faire, un remboursement adapté des créanciers majeurs : remboursement intégral pour l’État (9,2M€), remboursement partiel pour Fortress (4,5M€ sur les 11,5M€ dûs) sont avancés. Pour les créanciers non prioritaires (dont Bordeaux Métropole), un acquittement de… 10% des montants dûs aux créanciers pouvant s’étirer jusqu’à 10 ans est ciblé. Des annuités qui seraient progressives : 5 % du montant total les deux premières années, 8 % la troisième, 10 % les trois suivantes et, enfin, 13 % les quatre dernières, rapporte L’Équipe.
Du côté d’Oliver Kahn, la donne est différente : une offre de 15M€ est posée sur la table. Ce montant prévoyant de rembourser les créanciers par ordre prévu (les créanciers sont classés). Dans ces 15M€, le clan Kahn la joue stratégique en proposant un meilleur montant de remboursement à Fortress que celui de Gérard Lopez (10,1 contre 4,5M€). À l’inverse, Bordeaux Métropole et les 250 créanciers non prioritaires ne percevraient rien de cette première enveloppe.
À noter que le dossier d’Oliver Kahn se charge de clauses suspensives. Parmi elles, l’accès à la data room (à laquelle Oliver Kahn n’a toujours pas eu de droit de consultation) et côté sportif, l’assurance de la FFF de rester en National 2 et l’assurance de pouvoir bénéficier du Matmut Atlantique.
*10% récupérés à l’issue de plan de continuation ainsi que deux clauses de retour à meilleure fortune