Benoît Costil : « Dans ce groupe, on est vite âgé… »

Encore lors de son point-presse d’avant Monaco – Bordeaux (J 28 de Ligue 1), le capitaine et gardien de but des Girondins de Bordeaux, Benoît Costil, a longuement analysé son rôle, surtout dans un effectif jeune, lui qui est un des rares joueurs assez expérimentés du groupe.

« Entendre des critiques sur mes partenaires, ça m’embête un peu, en tant que coéquipier, car ce sont quand même de bons joueurs. Je trouve ça un peu réducteur de parler uniquement de nos joueurs offensifs de couloir comme Yann (Karamoh), François (Kamano) ou Samuel (Kalu). Mais si ces trois-là sont à leur niveau, et en confiance, bien dans leur tête, en réussite, c’est quand même un plus pour nous, comme ça le serait pour beaucoup d’autres équipes. Mais ça reste de jeunes joueurs, peut-être aussi un peu perturbés par la situation du club. Ils apprennent encore et ont encore beaucoup à apprendre, mais je crois qu’ils sont fondamentaux pour espérer faire une bonne fin de saison. En tout cas, on compte beaucoup sur eux. (…) Après, si ça ne marche pas, il faut tout simplement plus persévérer, garder notre ligne de conduite. Moi, j’essaye de rester dans le travail, car je sais que tôt ou tard la lumière revient pour les bosseurs

(…) Moi, même capitaine, je reste à ma place, je ne suis que joueur… Mais j’ai quand même des responsabilités à prendre. Je pense que la chose la plus importante, c’est d’être exemplaire, de ne pas plier. On essaye déjà de donner l’exemple sur le terrain, dans l’attitude, dans le travail, au quotidien… Et si on plie, on n’est pas le bon exemple pour les jeunes. Alors on essaye d’aller de l’avant. Parfois, ça fait mal à la tête, vous ne dormez pas beaucoup et le lendemain c’est dur, mais c’est quand même à vous de ramener un peu de sourire, de booster tout le monde, de dire qu’on a fauté mais que c’est le foot et qu’il faut tout faire pour rebondir, repartir, vite regagner.

(…) Comment les jeunes vivent ces moments délicats ? Je le dis en faisant attention, pour que ça ne soit pas mal interprété, mais je ne sens pas le groupe touché au point d’être au fond du trou on va dire. Bien évidemment, tout le monde est déçu, en colère, mais on a l’envie de vite rejouer et de repartir de l’avant, en gagnant le prochain match, pour montrer notre vraie valeur en faisant mieux que ce qu’on fait actuellement. (…) Mes rapports avec les jeunes ? Cette saison est quand même enrichissante, et je le dis à des proches, oui, car elle m’apprend des choses. Mais plus en termes de responsabilités on va dire. J’avance un peu dans l’âge (31 ans, NDLR), même si je suis encore jeune et frais, mais dans ce groupe on est vite âgé. Alors il y a des responsabilités à prendre pour moi, mais comme pour Jimmy (Briand), Jaro (Plasil) ou même pour Pablo (Castro) qui n’a que 27 ans mais est devenu international A brésilien, donc ça donne un statut. Ce n’est pas rien quand même, et ça donne des responsabilités à prendre. Alors on essaye de faire en sorte que le groupe ne parte pas en vrille, garde sa ligne de conduite. Mais je suis d’abord gardien de but, et gardien des Girondins.

Après, les jeunes, j’ai un bon délire avec eux. Ils me font rire, je les fais rire de temps en temps moi aussi, donc ça va (sourire). C’est vrai que je ne suis pas trop PlayStation, NBA et tout ça, mais pas de soucis, aucun décalage entre nous. Même si c’est sûr que je suis plus proche des anciens. Mais ça n’empêche pas du tout de rigoler avec les jeunes, car ce sont sincèrement de bons jeunes, je vous le dis. Croyez-moi, ils ne sont pas si fous (rire) ! »