Stéphane Martin : « Au niveau économique, c’est l’équipe première du club qui décide de son avenir »

Lundi soir, l’ancien président du club des Girondins de Bordeaux entre mars 2017 et novembre 2018, Stéphane Martin, était invité sur le plateau de l’émission ‘Le Vestiaire‘ (RMC Sport). Taquiné, lors d’une petite chronique spéciale, par l’économiste Pierre Rondeau, lui demandant à quoi servait un président de club de foot en France au niveau économique, vu que les recettes étaient en grande partie assurées par… les droits TV, Martin a dû expliquer que tout n’était pas si simple en pratique.

« Il est sûr que tout est lié au sportif, au niveau et au classement de l’équipe : le sponsoring, la billetterie – même s’il y a des exceptions comme à Lens qui remplit son stade même en Ligue 2 -, le niveau des droits TV, le merchandising. Mais on n’est pas sur des rails non plus, où tout est déjà fait au départ, et ça c’est très intéressant. On doit calculer, faire des hypothèses sur l’année suivante, penser à long terme, avoir des prévisions et ajuster en fonction des évolutions, s’activer pour organiser ça tout au long de la saison, trouver de nouveaux partenariats, les entretenir et les renouveler… Mais c’est clair que, au niveau économique, c’est l’équipe première du club qui décide de son avenir

La corrélation classement sportif et budgétaire ? Oui, c’est vrai qu’on le retrouve dans les statistiques. Mais on y croit toujours. Vous savez, quand on est président, on est le premier supporter de son club, toujours. Donc je suis sûr que tous les présidents, même celui du 15ème, se sont déjà imaginé dans leurs rêves faire un discours de titre. Sauf que la réalité est différente. Statistiquement, la corrélation est implacable : il y a un lien fort entre le niveau de budget et le classement sportif. Sachant ça, dans les faits, les actionnaires sont dans une logique rationnelle et se disent que si le classement sportif est égal à celui des budgets c’est déjà pas mal. Mais on essaye quand même toujours de faire mieux. Et ça, c’est dur ! Même si on va toujours se focaliser sur ceux qui y arrivent, dans les faits, il y en a peu : Montpellier en 2012, Nice il y a 2-3 ans, Leicester en Angleterre. A Bordeaux, nous n’avions pas d’impératifs économiques de finir sur le podium ou de rejouer la Ligue des Champions, mais nous comme notre actionnaire, qui étai aussi un passionné de foot, on le voulait quand même. Forcément. »