Stéphane Martin analyse le niveau d’attractivité des Girondins de Bordeaux pour les joueurs

Comment un club tel que les Girondins de Bordeaux, avec ses forces et ses faiblesses, arrive-t-il à convaincre des joueurs de venir chez lui plutôt qu’ailleurs ; même en étant assez loin de son meilleur niveau historique ? La question a été posée, hier soir sur RMC Sport (émission ‘Le Vestiaire’), à l’ancien président du FCGB, Stéphane Martin

Voici ses explications :

« Comment on attire des joueurs ? Objectivement, on sait qu’il y a des catégories de clubs. Nous, on ne boxe pas dans la même catégorie de Paris, Marseille, Lyon… rien qu’au niveau des salaires. Mais à niveau de salaire égal, par rapport à des clubs de notre catégorie, on a l’avantage d’avoir une histoire dans ce club, une ville, une image, un stade et aussi un bon public, avec des ultras qui sont de vrais bons supporters fidèles mais ne rendent pas la vie dure aux joueurs et au club. Pour recruter, on a un scouting au niveau du centre de formation et aussi des pros. Chez les jeunes, nous sommes réputés, et c’est un point de fierté car on fait jouer nos jeunes et aussi on présente une certaine garantie au niveau de la réussite dans les études : ça, c’est un argument qui marche auprès de leurs parentsUn club, s’il est vraiment pro, doit aussi savoir se vendre comme ça, sur les à-côtés : montrer son sérieux dans l’organisation, accueillir les joueurs à l’aéroport, faire visiter la ville, le centre d’entraînement, aider pour trouver une maison, permettre aux joueurs et à ses proches de projeter dans la vie ici, la scolarisation des enfants notamment. Le joueur, avec tous les voyages, il est quand même occupé, mais il a besoin de savoir que sa famille est bien. On a notamment, depuis un an, une personne qui s’occupe spécialement des femmes des joueurs 

Pourquoi Bordeaux n’arrive pas à faire des coups à la niçoise avec Dante ou Balotelli ? Déjà, il y a les salaires… Avant, c’est vrai qu’on avait pu faire des Savio ou Denilson… Mais ça date, car le réseau n’est pas le même qu’à l’époque, où il y avait un directeur sportif – Charles Camporro – qui est resté longtemps au club, qui connaissait les dirigeants du Real Madrid, de L’Inter… Car on jouait la Ligue des Champions, aussi. Aujourd’hui, c’est plus dur. Mais il n’y a pas de fatalité non plus, ça vaut toujours le coup d’essayer, et c’est un axe intéressant de tenter ces coups. Même si ce sont de gros salaires et qu’en général ce sont des joueurs sur qui on ne fait pas de plus-value à la revente… Mais pour une équipe, il ne faut pas que des jeunes. Et à Bordeaux, c’est vrai que ces profils manquent peut-être.

L’exemple Yann Karamoh ? Déjà, je pense que lui il avait envie de se relancer car il jouait peu à l’Inter Milan. En restant dans un club du même standing, il risquait la même chose. Et dans les clubs un peu inférieurs, où il est allé taper pour jouer plus, on s’est démarqué grâce aux arguments de l’histoire du club, du cadre, de la qualité de vie, de l’image de la ville et d’un club familial et, quand même, attractif. »