Nicolas Le Gardien : « Jusqu’ici, c’était un peu flou dans la concertation »

Lors de l’émission ‘Girondins Analyse‘ d’hier (radio R.I.G, podcast disponible ICI), le journaliste Nicolas Le Gardien (Sud Ouest) a souligné, avec beaucoup de justesse, que la venue de Paulo Sousa comme nouvel entraîneur et aussi l’émergence d’une structure sportive se mettant en place montraient que le FC Girondins de Bordeaux et sa nouvelle direction appliquaient, finalement, la méthode multi-facettes qui avait été présentée d’entrée par Joseph ‘Joe’ DaGrosa.

« En fait, il y a quelque chose qui a assez rarement été relevé dans le discours de GACP et de Joe DaGrosa, depuis le début et même depuis les semaines avant la conclusion de la vente, quand on lui demandait s’il allait prendre des stars… Il a toujours dit, lui, que la première chose qu’il voulait faire c’est prendre des cadres pour encadrer le projet. ‘Notre première mission est d’investir sur les cadres, les gens qui mèneront ce projet’. Il avait dit ça en premier. Aujourd’hui, forcément, ça parle moins aux gens ; qui attendent des joueurs ; mais reprenez ses premières interviews. Il a toujours répété, et donc il le fait aujourd’hui, qu’il voulait d’abord investir sur les cadres qui mèneront le projet à bien, sur des gens qu’il pense être compétents et pour qui il met les moyens.

(…) La direction montre ainsi une vraie volonté de les avoir et une marque de confiance envers eux, et je pense que Paulo Sousa l’a aussi pris comme ça. Il a la pression, mais un rôle important et ça c’est peut-être plus valorisant qu’à la Roma où il aurait pu être renvoyé au bout de quelques mois. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il a carte blanche pendant 18 mois, surtout si ça se passe mal au début. Cependant, il aura du poids pour mener la reconstruction. (…) Est-ce que Sousa décidera du mercato ? C’est une vraie question ! Jusqu’ici, aux Girondins, c’était toujours un peu flou dans la concertation, surtout depuis le départ de Charles Camporro du poste de directeur sportif, et la personnalité de l’entraîneur en place était souvent plus forte que celle des dirigeants, notamment Ulrich Ramé et son rôle hybride de directeur sportif/technique. Souvent, les coaches ont donc eu le dernier mot. Mais dans le projet de GACP, c’est plutôt l’inverse a priori. Avec Hugo Varela, qui est membre de GACP et donc actionnaire, et le futur directeur sportif, le club sera moteur pour apporter des joueurs, mais aux postes où le coach les demande.

Alors, peut-être que Paulo Sousa apportera ses noms, mais le décideur ce sera Varela, car c’est celui qui tranchera vu qu’il représente l’actionnaire. Du coup, forcément, la question se posera de savoir comment ils vont s’entendre et puis fonctionner sur le long terme : sportivement, humainement… Mais c’est dans tous les clubs pareil. En tout cas, c’est une petite révolution, quand même, pour les Girondins, avec le retour d’un directeur sportif fort et d’un actionnaire qui connait le sportif. Car quelque part, avec Varela, c’est comme si l’adjoint de Nicolas de Tavernost, du temps d’M6, avait été chercher des joueurs etc ; comme c’est le cas avec Hugo Varela. »