N. Le Gardien : « GACP voulait Sousa depuis le début et l’avait déjà sondé »

Invité, hier soir, de la dernière demi-heure de ‘Girondins Analyse‘ (radio R.I.G, podcast disponible ICI), le journaliste Nicolas Le Gardien (Sud Ouest) a partagé son ressenti quant aux louanges médiatiques faites sur Paulo Sousa, nouvel entraîneur des Girondins.

« Tous les avis positifs sur Paulo Sousa ? Souvent, quand on va chercher des témoignages pour un papier sur un nouvel entraîneur, avant sa nomination, c’est le positif qui ressort car les gens avec un avis négatif ont tendance à ne pas répondre. Mais c’est vrai que le positif ressort de son parcours, sachant que ses échecs – entre guillemets – datent de ses débuts en Angleterre, mais il a été lancé assez tôt et jeune comme entraîneur, à Queens Park Rangers et Liecester. Mais il était assez jeune et inexpérimenté. Et après, il a eu le mérite de se faire la main ; conseillé par ses agents ; en passant par des championnats un peu secondaires, avec des grosses cylindrées de ces championnats, où il avait quand même des moyens par rapport à la concurrence. Il a alors pu mettre ses idées en place, et s’il a vite changé de clubs c’est car sa carrière a progressé : Videoton, le Maccabi Tel-Aviv – et d’ailleurs les Girondins l’avaient un peu approché à l’époque -, Bâle et la Fiorentina qui est venue le chercher par des intermédiaires. Donc s’il n’est jamais resté longtemps au même endroit c’est car sa carrière a été croissante et qu’il a choisi, de lui-même, pour grandir en tant qu’entraîneur, de partir. Sa seule fin plus compliquée a été à la Fiorentina, où il n’était plus, sur les derniers mois, en phase avec les dirigeants sur l’ambition à donner au club. Il y avait des frictions sur la ligne et après la 8ème place de la deuxième saison, non-qualificative en Coupe d’Europe, la Fiorentina n’a pas renouvelé son contrat et lui n’était pas chaud non plus à cette idée.

Quand on regarde derrière, Sousa est quelqu’un avec du caractère, qui sait où il va et qui a un poids sur les dirigeants. Mais par rapport à Gustavo Poyet, qui a terminé partout comme ça là où il est passé, il n’y a pas eu de vrai conflit final avec ses dirigeants. Quand il est parti, c’est bien car il l’a voulu, dans son objectif de progression de carrière. Je suppose qu’il vise un très grand club au final, même si là il est déjà dans un grand club. Ici, à Bordeaux, ce qui est intéressant, c’est que c’est la première fois qu’il peut être dans la durée, avec un rôle très important dans un projet où il sera plus dans la construction, alors qu’avant son rôle était différent, dans des clubs déjà bien installés. S’il était allé à la Roma ? L’exigence de résultats aurait été autre et immédiate, pas comme à Bordeaux – même s’il y a quand même une exigence – où il faut reconstruire, et où on repart un peu sur un année 1. Ce sont deux projets différents et deux clubs très différents, mais je ne connais pas bien le sujet de la Roma et ce qu’on lui proposait là-bas. Par contre, je sais que GACP voulait Sousa depuis le début et l’avait déjà sondé, même avant de se séparer de Ricardo. Il était notamment au Parc des Princes début février, pour le match à Paris. Donc ils ont mis les moyens pour le convaincre, avec un contrat long de 3 ans et demi, un gros salaire, 4 adjoints… Je ne suis pas sûr que la Roma aurait accepté toutes ces conditions. Alors tout ça, c’est une marque de confiance du club. Il n’a pas les clés du camion non plus, mais il a un vrai poids. Donc, forcément, avoir un tel rôle est séduisant pour un entraîneur. »