Christophe Dugarry : « Les coaches étrangers ? C’est quoi le problème ? »

Thomas Tuchel à Paris, Leonardo Jardim à Monaco, Paulo Sousa à Bordeaux, plus André Villas-Boas à Marseille ou Sylvinho à Lyon : les entraîneurs étrangers sont minoritaires mais restent présents en Ligue 1 française. Cela ne dérange absolument pas l’ex attaquant international des Girondins et de l’OM, Christophe Dugarry, qui s’explique sur RMC.

« Les entraîneurs étrangers ? C’est quoi le problème ? Il n’y a aucun problème à ce que les cinq plus grands clubs de Ligue 1 soient entraînés par des entraîneurs étrangers. Ils ont les mêmes obligations de résultats, puis de bonne gestion d’un effectif et de ne pas dépenser trop, que les coaches français… Sincèrement. Ils doivent faire face aux mêmes challenges. Donc pour moi, les opposer, c’est un peu le concours de ‘Qui a la plus grosse ?’… La défiance envers les entraîneurs étrangers ? Des fois, oui, mais des fois non. En tout cas, on ne fait pas de cadeaux aux entraîneurs étrangers, je trouve, alors que des entraîneurs français, parfois sans aucun résultats ni palmarès, ils rebondissent toujours, eux. Comme si les présidents de clubs n’avaient pas de nouvelles idées à part faire tourner toujours les mêmes qui ne gagnent jamais. Alors de nouvelles idées, parfois, c’est bien ; puis si l’entraîneur étranger n’est pas bon il dégagera, comme les autres, sans traitement particulier.

Après, si les entraîneurs étrangers arrivent à mieux négocier pour avoir le staff qu’ils veulent ce n’est pas un reproche qu’on peut leur faire. C’est une négociation où chacun essaye d’obtenir le plus qu’il peut. Je ne vois pas le problème. Puis les entraîneurs étrangers qui arrivent en France – Ranieri avait gagné des choses, Villas-Boas aussi, Emery pareil Conceição a été un grand joueur – ce ne sont pas des brèles, qui arrivent de nul part. Ensuite, certains échouent ou réussissent, comme Cardoso à Nantes ou Garcia à Saint-Étienne, mais ça c’est comme pour les Français. 

(…) En France, j’ai plutôt l’impression qu’on protège les entraîneurs français. Les entraîneurs étrangers, je suis un peu d’accord avec ce qu’avait dit Willy Sagnol, lorsqu’ils arrivent on leur déballe le tapis rouge, plus qu’aux français, ça c’est vrai. Mais après au bout de quelques mois, si ça ne va pas on ne les rate pas. Après, les entraîneurs français sont certainement très bons, mais la réalité c’est qu’il n’y a aucun entraîneur français qui entraîne à l’étranger. Donc il y a peut-être une forme d’arrogance des entraîneurs français, parce que la formation marche plutôt bien chez nous, donc on ne s’ouvre pas. Et puis, aussi, il y en a certains qui ont un sacré boulard. Je ne pense pas que les entraîneurs étrangers soient forcément meilleurs que les entraîneurs français, en soi, mais je pense qu’il y a une méthode différente chez eux et que, peut-être, aujourd’hui, on a besoin de secouer le cocotier dans nos clubs. Alors peut-être qu’on a fait le tour des entraîneurs français et qu’il faut tenter de nouvelles choses. »