C. Garnier et F. Scarbonchi (Supps Par Terre) font le point sur l’action des UB87 face à la répression

Les deux journalistes porteurs du projet ‘Supps Par Terre’ (Le Tour des stades à la rencontre du supportérisme), Christophe-Cécil Garnier et Frédéric Scarbonchi, étaient hier soir présents sur le plateau de la chaîne Onzeo. Ensemble, ils ont donné leur avis sur le contexte archi-tendu autour des supporters de foot en France, et surtout des Ultramarines, en première ligne dans le combat contre la répression.

FS : « On a envie de croire que l’action des Ultramarines a changé les choses, car l’opinion publique s’y intéresse et que de plus en plus de médias généralistes, et donc même pas sportifs, parlent de ces arrêtés. On a entendu que des Brestois se retrouvaient devant la justice pour des fumigènes, on a entendu l’histoire des Bordelais à Strasbourg, on voit qu’à Lorient les bâches des tifos posent soucis… Une suite d’évènements fait prendre conscience à l’opinion publique qu’il y a des abus. On touche aux libertés individuelles de chacun. Maintenant, est-ce que cette prise de conscience ne sera qu’un feu de paille ? On attend de voir…

(…) Eux, les Ultramarines, ont vraiment le sentiment de se sacrifier pour la cause, et il faut de grandes actions pour faire évoluer les choses. Ils sont dans une forme de radicalité assumée, mais qui est provoquée par une très forte répression. Et quand cette répression, sans discussions, est la seule réponse, tous les groupes ultras se radicalisent… Est-ce que c’est ce qu’on veut ? Est-ce qu’on veut que ces groupes ne soient plus des associations sous loi 1901, avec des leaders à qui parler ? Est-ce qu’on veut de la désobéissance civile ingérable ? Si ça continue, et surtout la répression, on se retrouvera dans une situation de conflit permanent. Et je ne suis pas sûr que ça profite à la Ligue, et ni au football d’ailleurs… »

C-CG : « Les Ultramarines vont de plus en plus dans une logique de désobéissance civile, de clash… Mais seul l’avenir nous dira si ça ira vers une amélioration du conflit, ou si ça empirera les choses. Mais en tout cas il est clair que les Ultras, et surtout les Bordelais, n’ont plus envie de se laisser faire. Donc ils se déplaceront à chaque fois, et les pouvoirs publics devront réagir en conséquences. (…) Le souci, c’est qu’il ne suffit que d’un seul mauvais exemple ou d’un mauvais comportement pour que l’ensemble soit terni, car il y a toute une diversité chez les supporters et parfois plusieurs groupes différents au sein d’un même stade, d’une même tribune. Et les faire cohabiter peut être compliqué. Mais sur ce sujet des interdictions de déplacement, ils peuvent tous se retrouver, car ça ne touche pas que les Ultras mais vraiment tout le monde. Clairement, il faut que la situation change pour tous les supporters. »