F. Brunet : « On savait qu’on allait finir en garde à vue, mais on se bat pour que les gens en parlent »

Joint par 20 Minutes, c’est encore Florian Brunet, un des leaders des Ultramarines Bordeaux 87, qui revient sur ce qu’ont vécu les supporters girondins (environ 50), hier au stade de la Meinau, alors qu’ils étaient officiellement interdits par des décisions discutables de la Ligue de Football Professionnel et la préfecture du Bas-Rhin (67, Strasbourg).

« On s’est déplacés grâce à l’aide logistique des Ultra Boys de Strasbourg qui nous ont acheté des places. On est entré dans le stade pacifiquement. On s’est regroupé, on a chanté de manière totalement pacifique. On a été éjecté de la tribune comme des animaux, à coups de matraques, par les CRS. D’ailleurs, tout ça a été filmé. On a été menotté comme des criminels, avec des bracelets de menottes hyper serrés, j’en ai encore les marques. Dix-huit heures de garde à vue, on va prendre des années d’IDS (interdiction de stade). Y’en a plein le cul, plein le cul

(…) Nous, on a décidé de ne plus respecter les arrêtés, c’est fini. On ne se soumet plus, on ne se laissera pas voler notre football. Quitte à devenir des martyrs, quitte à finir en taule, on ne se soumet plus. Les chaînes de télé et la LFP utilisent notre image pour promouvoir le foot français, on profite de notre ambiance, de notre travail, on filme les tifos, les fumigènes et à l’arrivée on nous envoie en taule, c’est quoi ça ? On est tous des bénévoles, on fait gagner des ronds à tout le monde, sans nous la Ligue 1 ne serait rien et on est traités comme des criminels… (…) On l’a fait pour la cause. On est des martyrs, c’est tout. On savait ce qu’on faisait. On savait très bien qu’on allait finir en garde à vue mais on se bat pour que les gens en parlent, on se bat pour faire bouger les lignes. »