Didier Tholot parle de son expérience d’adjoint à Bastia et explique avoir refusé de rester coach N°1

Il en avait déjà parlé il y a quelques mois, dans ‘Girondins Analyse’ (radio RIG), mais c’est cette fois pour ONZEO TV que Didier Tholot, l’ex attaquant des Girondins de Bordeaux et actuel entraîneur sur le marché, a raconté son expérience de coach… adjoint, au Sporting Club de Bastia.

« Le fait que ça ait été un choix original, alors que je suis un entraîneur principal ? Sincèrement, je ne calcule pas comme ça. Alors oui, c’est un peu particulier comme trajectoire, mais moi je ne calcule rien. Ça s’est fait en une rencontre avec Claude (Makélélé), et je pense que je n’y serais pas allé avec quelqu’un d’autre. Claude, il m’a appelé en me disant qu’il se lançait dans le métier, qu’il avait besoin d’un adjoint et qu’il voulait me voir. Alors je l’ai rencontré, à Paris, on a parlé pendant 3 ou 4 heures, et j’avais l’impression que c’était un pote. Aussi, Claude voulait qu’on fonctionne en ‘1 – 1 bis’, et mon rôle était différent de celui d’un adjoint commun, alors j’ai dit oui et on l’a fait. Bon, l’aventure a tourné court car les résultats n’étaient pas là et puis qu’une communication après un match à Nice a été mal interprétée, mais voilà, parfois on fait des choses car on les sent.

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Après, l’attrait de la Ligue 1, si j’avais vraiment voulu en profiter, je pouvais ; car quand Claude est parti on m’a proposé de prendre le poste, et je ne l’ai pas fait. Ce n’est pas dans mon tempérament. J’étais venu avec Claude, donc je partais avec lui, j’ai été honnête et sincère jusqu’au bout. Je ne regrette pas de ne pas en avoir profité. J’ai aussi pu voir la différence entre un adjoint et un coach numéro 1. Quand vous êtes adjoint, vous n’avez pas toutes les palettes du coach à votre disposition, certaines se réduisent : vous ne pouvez pas parler aux joueurs comme vous le voulez, parce que vous n’êtes pas numéro 1 et donc vous n’êtes pas entendu en tant que tel. Moi, je préfère être numéro 1 (sourire). Mais j’attends de trouver le challenge.

Ce que je pense des adjoints qui deviennent numéro 1 quand l’entraîneur part ? Je n’ai pas de leçon à donner ou de jugements à porter, car je ne crois pas à ce truc de : ‘L’adjoint a savonné la planche du coach !’. Mais ce qui me gêne dans ces cas-là, c’est la situation à l’intérieur du club. Quand vous êtes adjoint, c’est que vous avez travaillé avec le numéro 1, donc s’il part c’est que ça fonctionnait moins bien ; et en mettant l’adjoint coach principal vous n’avez pas quelqu’un avec un œil extérieur qui arrive mais vous êtes encore pollué par ce qui a été fait et dit avant, en ayant quelqu’un qui a pris part à ça. Pour moi, quand on change d’entraîneur, c’est mieux de faire appel à quelqu’un de différent – et je ne dis pas ça car je cherche un club –. Je l’ai vécu les deux fois où j’ai repris Sion, alors que le club était dernier : je me suis fait mon avis et mon point de vue sans savoir ce qui s’était passé avant, même si j’en avais entendu parler. J’arrivais avec un œil neutre, et c’est important. »