Didier Tholot : « J’étais plus qu’un adjoint pour Claude, car je faisais les séances, les causeries… »

On continue nos retranscriptions de l’entretien ‘Girondins Analyse‘ (radio RIG) de Didier Tholot, ex attaquant de nos Girondins devenu entraîneur. Ce coup-ci, Didier revient sur son expérience comme coach… adjoint de Claude Makelele à Bastia, en 2014. Malheureusement, cela n’a duré que quelques mois, faute de résultats pour le club corse :

« Cette expérience, et le fait d’avoir refusé de reprendre le poste de numéro 1 sans Claude, ça ne m’a ni servi ni desservi à l’arrivée, car après les médias font la part des choses et disent ‘Il a été viré autant que Claude Makelele’. Mais moi, je me suis engagé avec Claude, et pendant 3-4 mois on a tout fait ensemble. J’étais plus qu’un adjoint, mais un N°1 bis, car c’est moi qui faisais les séances d’entraînements, les causeries, pas mal de trucs… Et si Claude était démis de ses fonctions, c’était aussi mon travail qui était remis en cause. Je ne me voyais donc pas rester sans lui. On était arrivés ensemble, on reparait ensemble : c’est ma manière de fonctionner, ça l’a toujours été. Aujourd’hui – même si ce que je vais dire va peut-être un peu choquer -, plus on est vicieux, tordus, plus on a de chances de réussir au haut niveau, plus vite. Mais mon éducation n’est pas comme ça, et je continuerai dans ce style.

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Image : Keystone – La tribune de Genève

(…) Après, je ne vais rien vous cacher, mais pour moi ça a été assez dur à gérer, car j’avais toujours été numéro 1. Et là, j’arrivais en adjoint, dans un poste un peu ambigü où je faisais beaucoup de choses sans pouvoir en dire beaucoup au final… Car à l’arrivée c’est le numéro 1 qui décide et qui parle. Donc je pense avoir vécu les critiques de la même façon que Claude… Et c’est aussi pour ça que j’ai décidé d’arrêter. Mais bon, on a réussi à faire un bout de chemin ensemble de cette manière. Toutes les expériences, même négatives, font qu’on doit arriver à en tirer des choses, du positif ; et du coup, lors de mes passages au FC Sion, quand ça se passe mal, j’arrête. Je sais m’arrêter, je n’ai pas envie de m’accrocher aux branches. Mais à Bastia, avec Claude, on a beaucoup discuté de sa manière de fonctionner, de comment il voyait les choses, par rapport à son vécu de joueur en Angleterre, et j’ai pris des choses dans son discours. »

Pour info, l’ancien milieu défensif du Real Madrid, de Chelsea et des Bleus vient de retrouver un banc… surprenant, celui d’Eupen, actuel dernier du championnat en Belgique. Et il n’a pas fait appel à Didier Tholot.