D. Tholot : « Il y a des gens ayant fait des choses à l’étranger ou plus bas qui méritent l’attention »

En recherche d’un club (ou d’une sélection) à diriger, Didier Tholot, l’ex attaquant des Marine et Blanc, dispose déjà d’une expérience non-négligeable : en Ligue 2 (Libourne, Reims, Châteauroux) mais aussi en L1 (adjoint voire ‘Numéro 1 bis’ à Bastia) et même, à l’étranger, vu qu’il a gagné deux fois la Coupe de Suisse avec Sion, club qu’il avait hissé en 1/16ème de finale de l’Europa League, éliminant notamment Bordeaux en phase de poules, lors de la saison 2015-16.

Pourtant, il souffre d’un certain manque de reconnaissance en France, où il n’est pas considéré comme un technicien apte à entraîneur en Ligue 1, ce sur quoi il s’est exprimé, pour ONZEO TV, dénonçant un état d’esprit plus global chez les dirigeants :

« Ça ne me chagrine pas vraiment, non, mais c’est vrai qu’en France, je pense, on catalogue les entraîneurs assez vite, surtout par rapport à ce qu’ils ont fait en France. Et on ne s’ouvre pas au-delà. Je ne sais pas si on a du mal à accepter l’entraîneur qui vient d’ailleurs – ou qui a fait des choses ailleurs dans mon cas, car je suis Français -, mais on se réduit un peu trop à ce qui est fait en France. Aujourd’hui, prendre Châteauroux pendant 3 ans, comme je l’ai fait ; et sans faire injure à ce club, le budget était très bas ; en réussissant à se maintenir assez facilement, sans être en grand danger de relégation, c’est une performance. Mais quand je suis allé en Suisse, en gagnant deux fois la Coupe et en faisant un parcours en Europa League, c’était aussi une performance.

Je ne suis pas sûr que tous les entraîneurs en France, Ligue 1 ou Ligue 2, aient gagné deux fois une coupe ou joué l’Europa League… Je dis simplement ça. Je veux être jugé par rapport à ce que j’ai fait, à ce que je fais, et quand on gagne ça doit aussi interpeller. Après, je ne dis pas que je mérite d’entraîner en Ligue 1, mais je pourrais peut-être avoir un peu plus d’attention, qu’on sache quel est mon projet, pourquoi j’ai gagné, qu’on veuille me rencontrer, en savoir un peu plus… Je le dis pour moi, mais ça vaut aussi pour beaucoup d’autres ; or je pense qu’on s’arrête souvent à : ‘Ouais, bon, un agent nous a appelés, lui il est pas mal’. Mais je crois qu’il y a des hommes, dans le football, ayant fait des choses à l’étranger, ou plus bas, et qui méritent d’avoir de l’attention. Aujourd’hui, un entraîneur qui résumerait un peu tout ça, c’est celui d’Amiens : Christophe Pelissier. Ce qu’il fait est exceptionnel ! Et même avant, avec Luzenac, il est parti de bas, on ne parle pas de lui, mais il fait de grandes choses. Le tout, en plus, sans avoir eu une grande carrière de joueur. Donc si on reste sur le plan médiatique, on ne l’embauche jamais ! Alors que ce qu’il a fait et ce qu’il fait encore ; chapeau ! »