Bruno Fievet : « Je vends un projet identitaire basé sur les valeurs »

Travaillant, avec son associé et son équipe (6-7 personnes), pour racheter les Girondins de Bordeaux à King Street et les relancer, l’homme d’affaire français et supporter du FCGB, Bruno Fievet, a confirmé sur les réseaux sociaux (Facebook) être en train d’avancer dans ses intentions. Il poste ainsi un long billet, sur Facebook, pour partager ses ressentis du moment quant aux Marine et Blanc !

« Chers amis supporters,

Depuis quelques semaines, notre actualité se résume au Covid-19. Notre sport s’est arrêté, et nos vies sont en suspens. Dans cette période délicate, j’ai une pensée pour vous (….). Je nous souhaite à tous que cette période délicate se termine vite, pour que l’on reprenne le cours de nos vies. Mais hier, c’est l’actualité sportive qui nous a touchés, nous les amoureux des Girondins, suite à la parution d’un article dans L’Équipe, repris par nos sites de supporters qui font un travail énorme et qui nous donnent chaque jour des nouvelles de nos Girondins et nous permettent de garder ce lien avec notre club.

Si je m’exprime ce matin, car car j’ai reçu des centaines de messages privés et que, malheureusement, je ne pourrai répondre à tout le monde car je suis débordé par le travail bien que confiné à la maison. Beaucoup s’interrogent, non pas sur mes intentions qui sont connues de tous et sur lesquelles je ne reviendrai pas, mais sur un possible dépôt de bilan. Aujourd’hui, je ne peux imaginer une telle issue. Et, heureusement, il existe de nombreuses alternatives avant une telle situation.

On ne peut, malgré tout, pas se cacher en disant que tout va bien, car ce n’est pas le cas, et la crise économique qui s’ajoute à celle sanitaire va poser des problèmes à touts les entreprises. Les Girondins en font bien entendu partie, comme tous les autres clubs. J’espère que notre club communiquera rapidement afin de vous rassurer, de nos rassurer, sur la situation réelle, car il me semble, d’après les informations que je peux avoir, que les chiffres sont eux exacts concernent le déficit et concernant la stratégie pour le prochain mercato.

Moi, c’est une autre information qui m’a surprise, et celle-ci est passée inaperçue, ou presque : la direction actuelle (lire Mr Thiodet, dont la stratégie a été confirmée par mail aux employés du club par Mr Longuépé) souhaite baisser la capacité du stade l’année prochaine ?? Ce n’est pas déjà ce qui avait été fait par Jacques D’Arrigo ? On n’avait pas déjà fermé des tribunes et replacé des abonnés dans d’autres secteurs… OU ALORS ! On va faire baisser le nombre de places du Matmut de 42 000 à 35 000 ? Jolie manœuvre qui permettra de dire que Bordeaux – Nice à 15 000 spectateurs fera 42% de taux de remplissage et pas les 35% d’aujourd’hui. Pour moi, c’est un aveu que la stratégie commerciale que l’on vend ne peut fonctionner. C’est aussi un aveu que le club, malgré ses 38 commerciaux, est dans l’incapacité de faire venir du monde au stade. On va me reprocher (encore) de parler comme un supporter, ce que je suis et ce que je serai toujours et ne renierai jamais, mais au contraire je parle comme un chef d’entreprise qui analyse les informations et qui se rend compte que la stratégie ne fonctionne pas ! Alors, pourquoi ne pas changer ce cap ! Est-ce un aveu si compliqué de dire ‘on s’est trompé’ ? Est-ce que les événements actuels ne devraient pas pousser le club à recentrer sa politique sur le sportif, ce qui permettrait de réduire les coûts et de refaire travailler notre centre de formation (pour rappel, 0 joueur sorti cette année). On nous avait pourtant vendu ça ! Faire confiance à la formation… On nous avait vendu un stade rempli à 80%. On nous avait vendu l’Europe !

Alors oui, moi je ne vends rien de tout ça. Je vends un projet identitaire basé sur les valeurs qui ont fait notre histoire : la combativité, le respect, l’amour du maillot. Car oui, si Marius Trésor est resté 40 ans au club c’est par amour, comme Patrick Battiston. Comme Alain Giresse, toujours amoureux du club, qui lui a parfois tourné le dos, comme Liza, Duga, Trémoulinas, Plasil, Chalmé et bien d’autres que je m’excuse de ne pas citer. Je ne peux déjà accepter qu’au fil des années notre club soit tombé dans un anonymat. Je supplie les dirigeants actuels de respecter notre histoire, pour que le club ne tombe pas encore plus bas et respecte ses engagements, à défaut de tenir des promesses dont on sait tous qu’elles ne pourront être tenues.

Merci de m’avoir lu, portez-vous bien et restez chez vous ! »