Vers un désenchantement du FCGB ?

À deux semaines d’une fin de saison sans enjeux, le FCGB est concerné par de nombreux dossiers bouillants en coulisses et autour du terrain. Pour quel avenir ?

 

1 – L’ombre d’un éventuel rachat

Révélé par @Girondinfos au mois de mars dernier, la rumeur d’une entrée d’investisseurs au FCGB a depuis pris de l’ampleur : Américains, Français, entrée dans le capital, rachat du club, mois d’avril pour une décision définitive, puis mois de mai ou même de juin ; tout y est passé ou presque dans les différents médias. Et à cette heure-ci, le club, et surtout son actionnaire M6, seraient toujours en phase de négociations avec ces différents acteurs pour boucler un éventuel rachat ou une entrée d’investisseurs.

Si cela ne perturbe pas directement les supporters et les joueurs, pour le moment (et ils se perturbent déjà assez facilement eux-mêmes), de petits signes pointent déjà le bout de leur nez concernant cette attente, à l’image d’une éventuelle prolongation de Jules Koundé, laissée en stand-by suite à tout cela.

Enfin, s’il dispose d’un contrat jusqu’en 2019, Gustavo Poyet sera-t-il maintenu à son poste d’entraîneur ou l’éventuel nouvel actionnaire décidera-t-il de composer avec un nouveau nom en lieu et place d’un homme qui n’a que peu brillé pour le moment dans sa carrière d’entraîneur ?

 

 

2 – Avant le mercato, Bordeaux signe ses jeunes

Naturellement, la personne à la tête du club déterminera également le portefeuille de celui-ci à disposition pour le prochain marché des transferts. On connaît l’habitude des Girondins à prendre leur temps sur le marché des transferts ; bien que cette manie ait été chassée quelque peu la saison dernière. Le résultat n’avait, lui, hélas pas été à la hauteur… Lors de la prochaine saison, il faudra compter sur une situation rapidement fixée de toutes parts pour bien savoir dans quelle direction le FCGB orientera son mercato et surtout avec quels moyens.

En attendant de penser à l’incertain, Bordeaux a déjà avancé ses cartes sur le présent et le vivier de jeunes qu’il a à disposition. Ainsi, Michaël Nilor et Ibrahim Diarra sont passés pro, avant probablement que d’autres de leurs coéquipiers de l’équipe réserve et des U19 n’en fassent de même bientôt.

À un autre niveau, les retours de prêts de la saison font aussi débats : si Vukasin Jovanovic a rejoint l’Espagne pour ne pas y jouer, Daniel Mancini, Aaron Boupendza et Paul Bernardoni ont eux réalisé une saison plus qu’intéressante en Ligue 2 et en National, ce qui leur permettra de revenir en Gironde avec des atouts à faire valoir. D’ailleurs, Daniel Mancini est lui déjà de retour puisque rentré pour soigner sa blessure et préparer – déjà – sa saison prochaine. Enfin, Diego Rolan, qui était l’objet d’un accord étrange entre Bordeaux, Malaga et La Corogne l’été dernier pour être cédé chez ce dernier club, est attendu… en Gironde puisque les deux clubs espagnols liés à lui ont été relégués en Division 2, annulant ainsi tout accord. 

Beaucoup de mouvements risquent donc d’avoir lieu cet été, dont le cas Malcom : entre Arsenal, Sochaux, Dortmund, Paris, Tottenham, Mayence, l’Inter de Milan, Dijon ou le Barça, le brésilien signera-t-il dans son club de cœur, en quittant Bordeaux comme « prévu » ? Et – surtout ! – les Girondins y trouveront-ils leur compte ? Patience. 

 

3 – Des supporters blasés

Un supporter soutient son club de cœur dans les meilleurs comme dans les pires moments. C’est vrai. Mais à trop regarder le FCGB s’enliser dans le ridicule ces dernières saisons et creuser la tombe de ses ambitions passées, certains ont accusé le coup cette saison. D’une capacité de 42.000 places, déjà trop grande à l’époque post Lescure/Chaban-Delmas, le Mat… stade René Gallice justifie pleinement le duo de couleurs grise et blanche de ses sièges pour y faire un trompe l’œil en cas de faible affluence. Car malgré ses 42.000 places potentielles, le nouvel outil n’attire pas grandement et compte sur ses fidèles, avec le seul espoir, finalement, de trop (?) attendre de ses habitués en se disant : « Ils sont là depuis un moment et seront encore là ». Mais comme tout espoir qui se base sur le fait de compter sur ce que l’on ne peut maîtriser de près, cet espoir instable s’effrite vite. Certains habitués ont déjà boudé des matchs à domicile très récemment ; et franchement, si c’est car ils ont vu un raid de Martin Terrier crucifier toute une équipe ou des équipes comme Caen ou Rennes venir s’imposer à Gallice, qui peut leur en vouloir réellement ?

Il faudra donc surveiller de près le nombre d’abonnés – déjà rarement bien haut en temps normal – en début de saison prochaine. Car à l’heure actuelle est-ce que la foule aurait envie de dépenser une certaine somme pour voir tous les matches à domicile d’un club à l’avenir incertain et finissant une saison de galère(s) ?

 

 

4 – Des Ultras abandonnés

Au beau milieu de cette saison pourrie, le spectacle est finalement venu du Virage Sud (et des prestations de Jules Koundé, aussi). Car des chants et de la voix, le VS en a à ‘revendre’, tout comme de sublimes tifos, et un soutien indéfectible, à Bordeaux et ailleurs… Mais justement, le ‘ailleurs’ a également été dur cette saison ; surtout pour les Ultramarines. Très dur. Interdits de déplacement à droite et à gauche, les Ultras bordelais se seront engagés dans une bataille pour la liberté générale des supporters qui leur coûte cher aujourd’hui et qui menace leur avenir. Auraient-ils dû respecter les interdictions de déplacement et ne pas braver la ‘justice’, ou ont-ils eu raison de le faire, pour faire bouger les lignes ? Chacun se fera sa propre opinion. Mais aujourd’hui, les nouvelles du groupe de supporters majeur de nos chers Girondins ne sont guère réjouissantes. Et le club, face à ça, ne réagit pas. En effet, il n’y a pas de dialogue entre le club et les UB 87 depuis le début 2018.

 

Le FCGB leur fait-il payer leurs prises de position très fortes et leur rôle dans le départ de Jocelyn Gourvennec, ainsi que leur hostilité envers les dirigeants actuels ? Ou est-ce que le club les laisse à l’abandon face à la répression pour que le futur repreneur/investisseur n’ait pas à composer avec un grand groupe de supporters déjà installé et fédérateur qui pourrait un jour lui demander des comptes et faire contre-pouvoir en réaction à des orientations jugées négatives ?

Des questions et des problématiques aujourd’hui en suspens et qui pèsent déjà sur l’avenir de notre club, et même son présent pour certains sujets. Si les Girondins de Bordeaux perdent déjà, depuis quelques saisons, certaines faveurs des médias (mais aussi des diffuseurs télés, et donc des droits TV), vont-ils aussi, lentement mais sûrement, perdre celle de leurs supporters ?