Nicolas Maurice-Belay regrette de ne pas avoir connu la Premier League

Se livrant, entre sérieux et déconne, pour ‘Moneytime Podcast’, l’ex ailier gauche des Girondins de Bordeaux, Nicolas Maurice-Belay, a retracé sa carrière, en évoquant quelques regrets… surtout sur la fin :

« Ma fin de carrière pro ? Lors de ma dernière année à Bordeaux (saison 2016-17 ; NDLR), j’étais blessé six moi et lors des six derniers il y avait des jeunes coéquipiers comme Malcom, le petit Ounas, Kamano, et même Jérémy Ménez… Donc ça faisait beaucoup de joueurs dans l’histoire, et moi je revenais de blessure, avec encore six mois de contrat. Donc, déjà, tu sentais un changement s’opérer, sans moi et par rapport à moi. Et ensuite, quand tu cherches un nouveau club en étant libre, mais sans avoir trop joué depuis des mois, tu t’aperçois que tes 12 ans au haut niveau (Monaco, Sedan, Sochaux et Bordeaux) et bah en fait ça s’oublie vite… Surtout quand tu as 30 ans ou plus. Ce genre de choses, c’est vraiment réel, mais tant que ça ne t’arrive pas à toi, et que ça n’arrive qu’aux autres, tu te dis que les autres ont mal cherché ou qu’il y a des motifs autres. Sauf que… Tu le ressens bien, de plus en plus, car dans le foot c’est de plus en plus une histoire de plus-value : on prend un joueur, on l’achète, on le revend. C’est un vrai business, donc tu achètes pour revendre. Mais comme tu ne peux pas revendre un mec de plus de 30 ans… Les offres ‘exotiques’ que j’ai refusées ? Des fois, c’est car ce n’était pas intéressant pour moi, des fois c’est car tu avais des doutes, en fait, de savoir si ça pouvait bien se passer ou pas. Donc à partir de là, et surtout à ces moments-là, tu ne peux pas négliger les conséquences que tes choix peuvent avoir.

Moi, par exemple, je n’ai jamais goûté à l’étranger, et ça c’est un truc que je regrette… J’avais quand même quelques petits objectifs (rire) ! Et donc, par rapport à ça, tu peux douter, car certains choix de carrière, font que tu dois à chaque fois reprouver, au final. Et des fois, tu n’as pas de doutes sur ton jeu, mais plus sur l’environnement en fait, et encore plus à l’étranger. Moi, je n’ai jamais eu de problème de doute quant à mon talent, mais dans ce milieu-là les stats m’ont posé problème. Sincèrement, tu peux être mauvais, mais si tu la mets au fond… On s’en fout ! Le milieu est comme ça, tu as des stats et tu avances en fin de saison avec ça, en disant que tu as marqué tant de buts. Au final, il n’y a que ça qui compte… Même si tu as du mal dans tes remises, que tu prends mal la profondeur ou pas dans le bon timing, le foot de maintenant ne réfléchit plus que par les stats. Et moi qui aie été élevé dans les fondamentaux du jeu, j’ai ressenti une forme de décalage. Alors, si j’avais dû choisir de partir à l’étranger, dans tel ou tel club, il fallait aussi que ça corresponde à ma manière de jouer. Car me faire jouer à un poste ou dans un registre qui ne sont pas les miens c’est voir le mauvais de moi, et donc j’aurais été jugé plus sévèrement.

Dans quel pays j’aurais aimé jouer ? En Angleterre, plutôt. La Premier League, ça me semble être LE championnat pour un joueur de foot. Parmi mes anciens équipiers, j’avais eu un Suédois, Isaac Kiese Thelin, qui me disait avoir parlé en sélection avec Zlatan Ibrahimovic. Et même Zlatan lui disait, après avoir joué à Manchester United, qu’il regrettait de ne pas être venu plus tôt en Premier League. En fait, de ce qu’on m’a dit, dans le foot anglais, ils ne mélangent pas tout entre le terrain et l’extérieur, la vie privée. Donc c’est une bonne atmosphère. Alors qu’en France (sourire), parfois, on a du mal sur ça… Si tu perds, on va te dire que c’est car on t’a vu manger une pizza. Mais c’est pas ça qui fait perdre ! Et si on avait gagné, ça aurait été grâce à la pizza aussi (sourire) ?! Parfois, les supporters relient tout et n’importe quoi, comme une sortie en boîte dans la semaine avec le fait d’avoir perdu le weekend. Mais si tu vas en boîte et que tu gagnes, on va dire que c’est grâce à ton jeu ou à la boîte ? Et du coup, en Angleterre, ce souci-là n’existerait pas… Et puis il y a aussi toute l’ambiance, l’onde positive. Quand j’ai joué contre Liverpool, là-bas, en Europa League, il y avait une atmosphère extraordinaire ! Il y avait des chants, c’était vraiment un spectacle quoi ! Ça donnait envie de tout dribbler quand tu avais le ballon, de te défoncer, de te donner à fond, de partir et de tirer… quitte à tirer bien au-dessus (rire) ! »

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