Nicolas Hourcade : « Les clubs sont pris en tension entre supporters et autorités, au sens large »

En entretien sur le site du journal local ‘La Dépêche, pour apporter son expertise suite aux incidents entre les supporters du Toulouse FC et la police, ce weekend, le sociologue Nicolas Hourcade, spécialiste des tribunes (et supporter girondin, au passage…) explique les enjeux d’un sujet plus global. Ses analyses font d’ailleurs penser fortement à ce qui se passe aussi à Bordeaux, entre les Ultramarines et la direction du FCGB.

 

« Il y a des tensions entre policiers et ultras, qui sont en contact direct lors des matches. La difficulté est qu’ils ont une mauvaise image les uns des autres. Cela joue fortement sur leurs relations et amène à des situations qui dégénèrent. (…) Les clubs, eux, sont pris en tension entre les supporters et les autorités, au sens large. Un cas extrêmement clair pour le comprendre c’est bien la question des fumigènes. Les clubs savent que leurs ultras veulent allumer des fumigènes. Beaucoup de clubs trouvent que, finalement, quelques fumigènes ne dérangent pas trop… Mais, d’un autre côté, ils se font sanctionner par la commission de discipline de la Ligue. 

(…) La France n’est pas un pays qui a une bonne image de ses supporters. En comparaison avec les autres pays, les supporters de football français sont vus comme des beaufs. En Allemagne ou en Angleterre, être fan de football est beaucoup plus légitime. Depuis 2016, la loi impose aux clubs d’avoir un « référent supporters ». Ce rôle crucial pour un dialogue constructif se met lentement en place. »