J-P Papin : « Avant-centre ? C’était inné, mais même le inné se travaille très dur »

Se confiant pour Sud Ouest, l’ancien grand buteur des années 80-90, Jean-Pierre Papin, passé (surtout) à Marseille puis aux Girondins de Bordeaux, raconte comment il a toujours été un buteur mais comment il a dû apprendre à plus travailler pour devenir et rester performant au haut niveau.

« J’ai montré de la régularité en D1 en étant plusieurs fois meilleur buteur, oui, mais à l’époque je jouais dans un club (Marseille), très important pour moi, qui était au sommet, et pratiquement de tout. Chaque année, j’avais des joueurs de plus en plus fort autour de moi, et après je savais marquer des buts ; donc… Plus tu as de bons joueurs autour de toi et plus ça semble facile. Le poste d’avant-centre ? Oui, ça a été inné pour moi, car petit je faisais déjà ça, simplement, même le inné se travaille, et très dur. Quand je vois le nombre d’heures que j’ai passées à frapper devant les buts… Sincèrement, moi ça ne me choque pas, car c’était vraiment un grand plaisir de faire ça, de cette manière, mais c’est juste pour dire qu’on ne marque pas des buts par hasard et que ça se travaille.

(…) Ce n’est pas une question de niveau, en fait c’est une question de volonté, de vouloir être efficace. Moi, à l’OM, et déjà à Bruges, avant d’arriver dans un autre championnat, je marquais beaucoup de buts, mais je ne voulais pas travailler plus que ça, même si le championnat de France était bien plus dur. Et la première année, j’aurais pu marquer 40 buts, mais j’ai beaucoup manqué… Alors je me suis fait chambrer, et comme j’ai horreur de ça j’ai changé les choses l’année d’après. Je me suis mis à beaucoup travailler devant les buts, mais juste car j’étais vexé qu’on ait pu me chambrer de cette manière, puis je me suis aperçu que plus j’en faisais moins je ratais et plus je marquais. Alors j’ai fait ça pendant 6 ans : 45 minutes par jour de travail devant le but. Et j’ai fini 5 fois meilleur buteur du championnat.

(…) Quand on joue dans des grandes équipes, je pense qu’il faut s’habituer à gagner, et en profiter quand on ramasse des titres, en vivant chaque jour du mieux possible. Mais ça, ce n’est pas simple, car dans les grands clubs il y a beaucoup d’exigence, mais le milieu du foot devient tellement exigeant que finalement ce n’est pas un problème. »

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