Bruno Fievet : « L’objectif, c’est du gagnant-gagnant pour tout le monde »

Jouant encore le jeu médiatique, pour Gold FM cette fois, le candidat à la reprise des Girondins à King Street, Bruno Fievet, voulant être un recours pour aider les Girondins à sortir de la crise le plus vite possible, pense avoir les qualités et les moyens pour apaiser les choses et remettre le FCGB en marche avant. Il revient donc sur les conflits qui font du mal au club et présente les gens proches de lui, donnant le profil des investisseurs qu’il a et qu’il va fédérer pour réunir l’argent nécessaire au rachat et à la vie du club. Enfin, il explique sa vision de la politique sportive d’un club en rejetant l’idée de faire du trading en masse, comme ce qui est fait en ce moment à ses yeux :

« Le conflit avec la direction n’est pas qu’avec les supporters. Pour connaître, aussi, beaucoup de partenaires, je sais que ça ne se passe pas très bien, même si on nous vend une situation idyllique avec beaucoup de nouveaux partenaires, mais ils sont aussi très déçus par l’environnement. C’est pareil, je le sais, pour la presse en général. Sans revenir sur les ‘Girondins Leaks’, où on a vu quelques fulgurances (sic) faites contre Nicolas Le Gardien (journaliste pour Sud Ouest ; NDLR), et j’imagine que l’ensemble de la presse n’a pas apprécié les mot qui ont été dits. Aussi, ça se passe mal avec les politiques, et il suffit de voir les réactions de Monsieur le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, et du candidat à la mairie, Monsieur Hurmic… Le climat n’est pas apaisé, et pareil en interne, ne nous voilons pas la face, car les relations Paulo Sousa – Frédéric Longuépée ; pour ne citer que ça ; ne sont pas idéales à l’intérieur du château.

Après, me concernant, au niveau financier, tout le monde est en droit de se poser la bonne question de ma différence avec un fonds d’investissement, vu que ce ne sont pas mes fonds propres. D’abord, la grande différence, c’est que l’argent de King Street, aujourd’hui, c’est celui des petits épargnants américains ; alors que moi ce n’est pas du tout mon modèle car mes investisseurs sont des grandes familles, des grandes fortunes qui s’intéressent au football, sont passionnés, ont envie de vivre cette aventure avec la PME Girondins et savent le risque qu’ils prennent, même si la PME a un rayonnement international , ce qui les intéresse. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que l’épargnant de King Street est au courant des risques qu’il prend en ayant investi son argent dans les Girondins, au travers de King Street. Deuxième point de différence : j’ai été rejoint par de nombreuses personnalités locales d’Aquitaine, qui sont des amoureux des Girondins, qui ont envie de participer à cette aventure car ils se retrouvent dans mon projet, mes mots, ma vision. Aussi, beaucoup d’ex joueurs des Girondins sont venus. Donc toute une sorte d’écosystème s’est mis en marche autour de mon projet et on va essayer d’aller au bout. Notre idée n’est surtout pas de venir pour 4-5 ans et essayer de faire de l’argent, pas du tout, car on veut vraiment être là sur du très long terme, essayer de rebâtir un club, une équipe, un état d’esprit. Bordeaux, c’est LE club de la plus grande région de France, la Nouvelle-Aquitaine. Les Girondins, c’est un monument du foot français, qui a un grand rayonnement, et c’est ça qui nous intéresse ; pas le reste.

Si on regarde la dernière équipe qui a gagné à Bordeaux, elle est composée de Benoît Trémoulinas, Matthieu Chalmé, Marc Planus, Marouane Chamakh… Des gens qui ont été formés ici, localement, qui se sont épanouis ici, qui ont été pour certains, comme Rio Mavuba, des beaux transferts pour les Girondins, oui, mais là on ne parlait pas de trading, car on ne formait pas un joueur pour le vendre cher, mais on le formait pour qu’il réussisse en équipe première. Après, qu’il soit une source de revenus pour après-demain en ayant l’opportunité de jouer ailleurs et de rapporter une belle somme, ok, tant mieux, mais c’est surtout le demain qui nous intéressait : enrichir notre équipe première, sportivement. Donc aujourd’hui, pour moi, c’est ça l’objectif, revenir à ça, à du gagnant-gagnant pour tout le monde.

Maintenant, on est un peu ‘obligés’ de faire du trading, mais c’est une différence de se dire qu’on forme un joueur pour l’équipe première puis que ce joueur-là sera vendu quand il sera à maturité et aura apporté aux Girondins par rapport au fait de prendre un gamin, notamment de la région parisienne ou de l’étranger, acheté pas cher, pour le revendre 2 M€ dans six mois même s’il n’a presque pas joué… Or, le trading, c’est plus ça : acheter pas cher pour revendre vite. Les deux gros succès financiers de l’ère GACP, c’est Koundé et Tchouaméni, mais à aucun moment on peut dire qu’on a fait du trading avec ces joueurs-là, car on les a formés avant, qu’ils ont été performants et qu’on les a vendus. Pour moi, le trading c’est ce qu’on fait avec tous les jeunes joueurs de l’équipe réserve, qui n’ont pas le niveau de la Ligue 1, qui viennent pour pas grand-chose et qu’on espère revendre 2-3 M€ en L1, en L2 voire en National. Faire ça, voilà, ça vous tue votre centre de formation, car ça bouche l’éclosion des jeunes que vous formez. D’ailleurs, en équipe réserve, il n’y a quasiment plus de jeunes de Nouvelle-Aquitaine, donc on voit bien que l’envie de faire du trading a un côté pernicieux. »

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