Bixente Lizarazu : « Ce qui se passe aujourd’hui ne dure qu’un temps »

Avant Philippe Fargeon, Didier Tholot ou encore Christophe Dugarry, c’est l’ancienne légende du couloir gauche de nos Girondins de Bordeaux, des Bleus et du Bayern Munich, Bixente Lizarazu, qui adressait, via ‘Top Girondins‘, ce message général sur la crise actuelle autour du FCGB.

« Je sais que la période actuelle est très, très difficile, que les supporters sont très malheureux, car ils ne se reconnaissent plus dans le club et ne reconnaissent plus les Girondins de Bordeaux, comme moi. J’espère vraiment, de tout cœur, que le soleil va revenir, qu’il va y avoir du changement. Si je dois dire quelque chose de positif, quoi qu’il se passe, c’est que les Girondins de Bordeaux ne vont pas disparaître ; même s’il faut en passer, à un moment donné par la descente en deuxième division, ce que moi j’ai connu. Au moins, si on doit repasser par la D2, ça sera peut-être l’occasion aussi de reconstruire sur une feuille blanche, sur des fondations. J’espère quand même que ça n’arrivera pas, qu’il n’y aura pas besoin de ça, car pour l’avoir vécu je sais que ce n’est pas facile, mais je veux dire que, quoiqu’il arrive, les Girondins de Bordeaux retrouveront bien leur lustre et leur identité. Parce que tu ne peux pas réellement perdre tout ça… Ce qui se passe aujourd’hui, ça ne dure qu’un temps et les gens qui dirigent les Girondins ne tiendront pas, car c’est ingérable. Je ne veux pas imaginer que ça dure, je ne peux pas croire qu’eux-mêmes aient vraiment du plaisir à faire le boulot qu’ils font aujourd’hui, dans ce contexte. Ils se font critiquer toute la journée, donc ils ne vont pas rester longtemps.

(…) Je pense que, globalement, on a besoin de faire un bon nettoyage, et dans tout le football français, car les fonds de pensions, les actionnaires étrangers, le trading… Tout ça doit se contrôler mieux, afin que tous ces mecs-là qui viennent se servir sur les clubs ne puissent plus. On veut revoir des passionnés par le foot et les clubs, pas par l’argent. Il faut, aux Girondins de Bordeaux comme ailleurs, des projets sains et durables, pas que financiers. Mais, déjà, quand tu as des investisseurs étrangers, sans attaches locales, c’est plus difficile d’avoir un projet. En ayant laissé la main à des investisseurs étrangers, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une perte d’identité, car ils ne connaissent rien à la région. Et, à Bordeaux avec ces Américains, rien au foot non plus… Ils pensent trop développement international, marque, mais il faudrait revenir à des choses plus modestes et concrètes, même si ça fait moins rêver. Pour Bordeaux, il faut reprendre les bases, l’identité, travailler sur ton centre de formation pour voir des jeunes qui sont formés au club jouer en équipe première et avoir une équipe qui te donne envie, dont tu es fier, à laquelle tu peux t’identifier. Mais à présent, vu la situation, ça va prendre du temps tout ça. En tout cas, aujourd’hui, c’est inacceptable que les Bordelais et les Aquitains ne se reconnaissent plus dans les Girondins de Bordeaux. »

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