B. Lizarazu : « Il y aura forcément un projet cohérent, des gens sérieux »

Très inquiet pour les Girondins, son club formateur, Bixente Lizarazu, qui ne se reconnait plus dans le Bordeaux actuel mais refuse de demander des départs de dirigeants du fait de son rôle de consultant médiatique l’obligeant à rester mesuré, explique aussi qu’il veut croire à un avenir meilleur… une fois cette page américaine tournée :

« Je vais essayer d’être optimiste en parlant de quelque chose de triste, à l’époque, que j’ai vécue, et qui maintenant est je pense un souvenir gravé dans la mémoire de nos supporters girondins. En 91, on est descendus en deuxième division, administrativement, à cause des finances. Cela a été douloureux de descendre en D2, mais on a réussi à remonter tout de suite, parce que, dans des situations comme ça, souvent, une solidarité se met en place et qu’on a construit une belle équipe, en ayant tous envie de faire remonter ce club. Les Girondins de Bordeaux, c’est quand même un club historique de la Ligue 1. Pour moi, quoi qu’il se passe, et même si un jour il faut repasser par la deuxième division, je suis certain que les Girondins de Bordeaux remonteront vite en première division. Car voilà, le football est fort en Aquitaine, que les Girondins y sont enracinés, et que je suis certain que ça repartira. Là, c’est une période très instable, troublante, car on est un peu dans le fait de subir, clairement, cette mondialisation du foot.

Jusqu’à présent, avec M6 et Monsieur Nicolas de Tavernost, on pouvait presque considérer que l’actionnaire était un local, mais là on se retrouve avec un actionnariat étranger ; même si les Girondins ne sont pas les seuls dans ce cas, vu que de plus en plus de clubs français et européens sont dans ce cas. On est, de plus en plus, dans une mondialisation, avec des mots nouveaux : trading par exemple. Cela ne plait pas aux supporters, ni à moi, surtout quand ça devient une manière de faire systématique ; bien qu’en France on sache déjà qu’on ne peut pas garder nos meilleurs joueurs vu qu’on a moins de moyens que les clubs étrangers.

En tout cas, pour revenir aux Girondins, ce club-là ne peut pas disparaître, car son enracinement dans le football est trop important, son image est trop forte. Alors, à un moment donné, il y aura forcément un projet cohérent, avec des gens sérieux, des gens – je l’espère – qui resteront la tête sur les épaules aussi. Car dans le foot, maintenant, le danger est de devenir dingue, alors qu’il faut rester humble. Tout en faisant, avec tes moyens, à nouveau rêver tes supporters afin de recréer une âme, une identité, pour que les gens soient à nouveau fiers de ce que le club réalise. Cela ne veut pas forcément dire redevenir champions de France, mais déjà que les gens repartent au stade en se disant qu’ils aiment l’équipe et qu’ils sont curieux de voir le match et puis le résultat à venir. Retrouver cette excitation et cette fierté, pour moi, c’est la première étape pour reconstuire. »

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