R. Molina : « Le fantasme de l’actionnaire minoritaire fait rêver tous les clubs »

Tandis que l’audition (procédure normale d’intersaison commune à tous les clubs) du FCGB devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion a été repoussée du 7 au 16 juillet, sur demande des Girondins, de (grosses) craintes existent sur le fait que King Street, le fonds d’investissement américain actionnaire des Marine et Blanc, n’ait pas encore fourni les garanties attendues de son engagement pour le club et sa situation économique très fragile.

Les supporters s’inquiétant d’un éventuel dépôt de bilan attendent (entre autres choses, vu l’immense crise traversée par Bordeaux) une recapitalisation, voire… un nouvel actionnariat. Ce pourrait être une vente du club, ou au moins de la majorité de ses parts, par KS ; mais aussi l’arrivée d’un actionnaire minoritaire via une ouverture de capital qui ne changerait pas le fait que King Street reste majoritaire.

F. Brunet : "Dans un deuxième temps, il faudra forcer KS à ouvrir son capital"

Dans une vidéo récente postée sur sa chaîne Youtube, surtout centrée sur l’avenir capitalistique du… Paris FC (Ligue 2), le journaliste et auteur Romain Molina évoque justement cet enjeu réel de l’actionnaire minoritaire, que beaucoup de clubs, notamment en France, espèrent trouver :

« Le fameux fantasme de l’actionnaire minoritaire, il fait rêver tous les clubs et les dirigeants, principalement en France. J’en avais d’ailleurs fait une vidéo complète sur ce sujet, mais je réexplique brièvement : les dirigeants cherchent à faire rentrer un minoritaire pour que ce minoritaire mette l’argent et donne plus de moyens au club – car pour le propriétaire, c’est quand même mieux que l’autre mette son pognon -. mais sans décider, évidemment. C’est un peu ça qui est génial dans le concept. Dans le domaine de l’entreprise, ça se fait, on prend tant de % sans décider, mais le foot n’est pas une vulgaire entreprise et le mec qui veut mettre de l’argent il a souvent envie de décider, parce que le foot est assez passionnant et qu’il se prend au jeu.

Mais bon, dans le même temps, quand tu vois la gestion des clubs et puis toutes les magouilles qu’il y a derrière, bah on voit que l’actionnaire minoritaire est souvent un pigeon. En fait, tout dépend d’avec qui vous vous associez. Un club comme Strasbourg, qui est solide, avec un projet structurel et tout ; ok – en plus, ils cherchent justement un actionnaire minoritaire – ; pareil pour Lyon, qui avait, dans son modèle, trouvé un actionnaire chinois pour mettre 100 M€ – si je ne dis pas de bêtises -… Mais dans d’autres clubs, être actionnaire minoritaire, c’est beaucoup plus compliqué. »

Retranscriptions faites par nos soins