P. Sousa parle de ses ex équipiers l’ayant marqué (Figo, Baggio, Pauleta)

Très inspiré pour répondre aux questions du media portugais ‘Tribuna Expresso‘, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, Paulo Sousa, parle des joueurs qu’ils l’ont impressionné durant sa propre (grande) carrière sur les terrains.

« ‘Quand je suis revenu en Italie, après Dortmud, je rejoignais le meilleur joueur du monde à l’époque, Ronaldo, qui était à l’Inter Milan, et puis je ne travaillais qu’avec un seul homme d’affaires : Giovanni Branchini, lui qui était également agent de Ronaldo. Tout le monde m’avait conditionné à la décision de rentrer en Italie. À l’époque, un autre marché s’était ouvert – le Real Madrid et Barcelone – et probablement qu’aller là-bas aurait été la meilleure option, devant un retour à la méthode d’entraînement et aux conditions physiques du football italien. Ronaldo ? C’était vraiment un phénomène. Mais aussi un garçon très amusant, plein de vie, super dynamique. Mais, à vrai dire, le joueur qui m’a le plus impressionné au niveau technique c’est sans aucun doute Roberto Baggio. Il était un joueur exubérant sur le plan technique, il était tellement différent… La technique de Ronaldo consistait à dribbler, à accélérer et à faire preuve de sang-froid pour marquer, prendre des décisions et les exécuter. Je n’ai vu et je ne vois encore que très peu de joueurs comme lui. Mais Baggio, il était encore complètement différent : plus tactique, avec une vision extraordinaire, un sens du contrôle de balle et des passes, une maîtrise de tout ce qu’il avait décidé de faire sur le terrain.

En tant que joueur, mes premières références parmi mes coéquipiers, ça a d’abord été des Portugais – Luis Figo, Manuel Rui Costa, Fernando Couto, Pedro Miguel Pauleta -, car nous avions quelque chose en commun à représenter, une identité. Moi, j’avais commencé comme ailier ou même deuxième attaquant, puis je suis rapidement passé au milieu du terrain et une transformation énorme de mon jeu s’est produite lorsque je suis arrivé en Italie, mais un joueur comme Luís [Figo] il a toujours su utiliser l’espace, reconnaître le jeu, les données, pour prendre des décisions aidant l’équipe à gagner. Par contre, il fallait jouer avec lui dans les pieds, pas dans l’espace, sinon vous ne le touchiez pas et lui il ne faisait pas la différence, ensuite, avec tout son jeu. De son côté, Pedro Pauleta, par exemple, c’était un joueur d’un autre registre : son meilleur rôle, c’était d’abord de se faire une place pour attaquer en profondeur, profiter de l’espace. Et si vous lui mettiez le ballon dans les pieds, vous lui enleviez la grande essence de son jeu.

Par conséquent, j’ai su avec eux qu’un coach doit continuer, toujours, à reconnaître les caractéristiques individuelles de ses joueurs pour créer son modèle de jeu. Mais ça prend du temps, surtout pour créer une identité commune. Pour cela, il faut encourager la créativité à l’entraînement pour amener les joueurs à trouver leur potentiel et celui des autres afin que l’équipe prenne les bonnes décisions. Mais tout ça, c’est très complexe… En tout cas, vos coéquipiers ils vous en apprennent beaucoup. »