Ludovic Obraniak réagit au coup de gueule de Younousse Sankharé sur les faibles affluences à Bordeaux

Quelques heures après les critiques faites par Younousse Sankharé sur le public girondin, l’ancien milieu offensif de Metz, de Lille et des Girondins de Bordeaux, Ludovic Obraniak, désormais consultant, a réagi en détails aux dires de l’international sénégalais, dans ‘L’After Foot’ d’RMC.

« Ce que dit là Younousse Sankharé est légitime, mais depuis le temps qu’il est à Bordeaux il devrait connaître l’environnement… On sait qu’à Bordeaux il y a plus un public de spectateurs que de supporters, même s’il y a les Ultramarines qui sont toujours là, au Virage Sud, eux qui sont un groupe important en France, mais qui ne représentent qu’une faible partie par rapport au stade… Et dimanche, il ne faut pas se le cacher, mettons les pieds dans le plat : il y a beaucoup de footix, qui viendront pour voir le Paris Saint-Germain et qui ne reviendront plus au stade de l’année.

Il y aussi quelque chose d’important, et je fais d’ailleurs ma thèse sur ça, dans mes études de management sportif, c’est l’ADN des clubs, qu’il faut savoir identifier pour agir en conséquences dans le recrutement et la politique des clubs. Sur les profils des joueurs, surtout, et la communication, la vie du stade et son identité visuelle – il est trop neutre, on ne dirait pas que c’est Bordeaux qui y joue… -, la gestion du public, comment remplir le stade… Les supporters doivent s’identifier aux clubs, à des joueurs, à un style de jeu, à des personnes, et à des orientations, à un centre formation. Et celui de Bordeaux il a un peu perdu en qualité et sort moins de jeunes.

Après, Bordeaux, on sait tous que c’est quand même particulier, qu’il faut donner envie aux gens. Le désamour du public bordelais avec les Girondins et le football depuis des années, il était déjà là quand moi j’y ai joué pendant 2 ans, car après le titre de champion en 2009 ça a été compliqué, dans les résultats et dans le jeu, et qu’il y a aussi eu le rugby, avec l’Union Bordeaux-Bègles, qui est bien monté et a repris le stade Chaban-Delmas. Et puis, ce nouveau stade délocalisé, il est dans une zone éloignée de la ville. Tu mets 1 heure 30 pour y aller, donc 3 heures aller-retour. Aussi, contre le Slavia Prague, le match était un jeudi à 19 heures… C’est quand même le début de l’hiver, aussi. Mais même quand j’ai joué à Bordeaux, en 2013, et que nous étions en 1/8ème de finale de l’Europa Ligue contre le Benfica Lisbonne, le stade était au deux tiers rempli par les supporters portugais… Le désamour est vraiment grand, car le public a été bien habitué avant. »