Ludovic Obraniak raconte sa « peur » de l’UNFP et son départ avorté en MLS

Lors de L’After Foot d’hier soir, sur RMC, l’ancien milieu offensif international polonais de Metz, de Lille et de Bordeaux, Ludovic Obraniak, a confié qu’il avait eu, en fin de carrière, une appréhension : celle de rejoindre les stages de l’UNFP (le syndicat des joueurs), destinés aux footballeurs sans contrat.

Le champion de France 2011 et double vainqueur de la Coupe de France (2011 avec Lille et 2013 avec le FCGB), reconverti consultant médiatique, raconte aussi comment il aurait pu aller jouer aux États-Unis, alors qu’il se trouvait en difficulté du côté du Werder Brême.

« Les stages UNFP, j’aurais pu connaitre, car quand je reviens du Maccabi Haïfa j’ai négocié ma fin de contrat très tard, donc j’arrive sur le marché des transferts fin août – début septembre, comme joueur libre. Il y a deux clubs avec qui je peux éventuellement signer et finalement ça ne se fait pas, donc je me retrouve très rapidement en difficulté. Là, tu sors un peu du circuit et je n’ai pas eu le courage qu’ont ceux qui y vont d’y aller. J’avais peur d’associer le fait de me mettre à l’UNFP et qu’on pointe l’étiquette ‘chômeur’. Je n’ai pas eu cette humilité de… du moins, j’ai eu la peur de me dire : ‘Ça y est, on me met l’étiquette, ce sera d’autant plus dur de retrouver un club après’. Alors j’ai essayé de surfer sur mon nom, sur mes réseaux, sur ce que j’ai fait, et c’est ce qui s’est passé puisque c’est comme ça que j’ai signé à l’AJ Auxerre. Mais j’avais l’intime conviction que ça aurait été en ma défaveur de rejoindre l’UNFP. Si je le pense encore aujourd’hui ? Je ne sais pas, j’ai un vrai doute. Ça n’engage que moi. L’UNFP est un syndicat qui est là dans ses prérogatives, c’est-à-dire d’accompagner les joueurs en difficulté. Ils peuvent aussi nous défendre toute l’année pour tout ce qui est lois européennes voire mondiales… C’est tout à fait leurs compétences. Alors, au finale, je trouve que les joueurs ont beaucoup de courage parce que passer le cap, ce n’est pas simple.

(…) Si j’ai des regrets sur ma carrière et mes passages à l’étranger ? Non, car j’y ai passé du bon temps, à chaque fois, et donc j’ai aimé toutes mes expériences étrangères. Au Maccabi Haïfa, j’ai marqué en finale de la coupe d’Israël et on gagne. Au Werder, ça s’est moins bien passé, surtout sur la fin, mais sinon… Déjà, en France, tout s’est bien passé, à part à Auxerre, mais j’étais alors en fin de cycle et je n’aurais peut-être pas dû faire ce choix-là ; puis à l’étranger ça a été pour moi une franche réussite. La MLS ? Sans parler de regrets, j’aurais pu y aller… Quand ça se termine au Werder, à la fin de ma deuxième année, j’aurais pu aller aux États-Unis, à Kansas City. L’assistant du coach était venu chez moi pendant 2-3 jours, car là-bas ils t’étudient sous toutes tes coutures : ton caractère, l’homme que tu es… Mais je crois que j’avais été trop gourmand au niveau salaire, à l’époque (sourire). »