Les avis de F. Grenet sur le conflit Longuépée – UB et le rôle des anciens

S’exprimant pour GOLD FM, en longueur et avec passion, sur de nombreux thèmes de l’actualité de crise totale des Girondins de Bordeaux, l’ancien grand joueur défensif aquitain François Grenet aborde le cas du très contesté président Frédéric Longuépée et de sa ‘guerre’ avec les Ultramarines et l’ensemble des supporters du club au scapulaire :

« Entre les Ultramarines et le président Frédéric Longuépée, chacun a surement ses raisons et on rentre presque dans des querelles de personnes, dans du relationnel. Les Ultras revendiquent sur des problèmes de fond, ils aiment le club, et dès le début il y a eu beaucoup de défiance. D’ailleurs, j’en avais échangé avec Florian Brunet, le porte-parole des UB 87, je lui avais dit que les inquiétudes des Ultras étaient légitimes mais que la moindre chose dans la vie c’est d’accorder au moins le bénéfice du doute. Après, ils sont allés travailler, pour voir, mais force est de constater, malheureusement, que la défiance en amont des plus ténus s’est petit à petit révélée chez tous. Le risque de faillite financière du club – mais je touche du bois et j’espère que ça n’arrivera pas -, ça n’a pas aidé et ça a été le bouquet final de toute cette cacophonie et de ces querelles par rapport à la défiance.

Quelle rôle pour les anciens joueurs dans ce conflit ? Nous, les anciens joueurs, on ne peut rien révolutionner dans tout ça, et pour être médiateurs du conflit il faudrait ne pas se positionner et tenter de renouer le dialogue. Mais dire untel a raison sur ça et l’autre sur ça, ça servirait à quoi ? Donc, à la limite, chacun défend ce qu’il a à défendre et voilà. Vu le point où en est le conflit, je ne sais pas quels médiateurs pourraient faire quoi que ce soit. Dans les griefs des Ultras, certains sont légitimes et d’autres peut-être pas, mais du coup ‘médiateur’ ça voudrait dire ne pas se positionner… Moi, je n’ai pas envie de faire le tampon et de me mettre dans une position où je ne me retrouverai pas, mais je veux être utile dans une position qui me correspond. Je veux bien participer si quelque chose se fait, car j’aime mon club et ma ville natale de Bordeaux, où j’ai grandi et été formé, mais je n’irai pas seul. En tout cas, cette situation me rend malheureux, car je lis, j’entends et ça fait mal, c’est usant. Donc j’en parle avec mon cœur, sans calculs ni notes.

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Moi, tout ce que je veux et vois, c’est l’intérêt du club, que je voudrais servir ; mais pas n’importe comment ni dans n’importe quelles conditions. Et pour ça, est-ce qu’une médiation entre Ultras et direction actuelle du club ferait du bien à l’avenir des Girondins ? Je ne sais pas. En ce moment, pardon, mais c’est la cour des miracles et l’image du club est pathétique. Même pour la ville, c’est affligeant. On lit des articles tous les jours sur ça, on sent que ça monte en puissance ; même si bien entendu certains tirent les ficelles derrière ; alors ça donne une situation vue et entendue par tout le monde qui nuit à l’image du club et de la ville, qui est plus qu’écornée. J’appelle donc tous ceux qui devraient servir, qui se sont servis ou qui se servent à réfléchir et à voir l’intérêt du club avant tout. Car il sera, à un moment donné, inévitable de faire cause commune, sinon je pense qu’on court vers une catastrophe. Moi, je suis indépendant, dans mon coin, mais certaines personnes ayant connu de grandes époques du club y sont encore et on ne les voit pas ni ne les entend… Alors, à juste titre ou pas ? Je laisse chacun juger. Mais il serait intéressant de savoir comment ça se passe au cœur du Haillan, peut-être en se mettant autour de la table avec les interlocuteurs qui sont arrivés et tous ceux qui ont du pouvoir pour voir ce qui a été fait et ce qu’on peut faire. Mais aujourd’hui, voilà, je pense que c’est un peu de la survie, car ça pue comme on dit vulgairement. Alors il faut vraiment que toutes les personnes concernées s’oublient un petit peu et pensent au club en voyant d’abord l’intérêt des Girondins ; quitte à, ensuite, en tirer des conclusions et à ce que des têtes tombent comme le veulent certains. Mais l’important, c’est le club. Il a été ce qu’il a été, il est ce qu’il est, mais maintenant… que va-t-il être ?

(…) Le discours de Frédéric Longuépée, et ce qu’il nous dit sur la présence de l’actionnaire King Street, c’est normal, car il est leur salarié et qu’il les représente. Après, rien n’a jamais été clair dès le départ dans tout ça… Mais aujourd’hui, oui, il faut entendre King Street. Qu’est-ce que se disent ces gens-là ? Ce sont des financiers, oui, on sait, mais que pensent-ils ? L’image du club, la valorisation du club, de l’effectif, c’est important. Eux ont acheté le club tant, mais combien il coûte aujourd’hui ? Alors, qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’est-ce qu’ils souhaitent ? Il va falloir jouer cartes sur table de leur part et de la part de tout le monde. Il en va de la survie du club. La DNCG ? Cela risque d’être aussi un autre écueil et ça risque de ne pas être une partie de plaisir d’après ce qu’on lit, ce qu’on entend et ce qu’on écoute. Le président Longuépée ne devra pas faire un numéro de claquettes (rire), car dans ces moments-là il vaut mieux faire profil bas… »

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