La CdF 2013, Cheick Diabaté, son poste à la DTN : Francis Gillot se livre

Pour ARL et l’émission ‘Top Girondins‘, l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux entre 2011 et 2014, Francis Gillot, a donné de ses nouvelles et s’est longuement souvenu de ses bons moments au FCGB :

« En quoi consiste mon poste à la DTN ? En fait, durant une année complète, j’accompagne une dizaine d’entraîneurs qui viennent eux une fois par mois à Clairefontaine. Ensuite, après des modules avec des intervenants différents, je vais les accompagner en club, sur des entraînements et des matches, pour voir leurs éventuelles erreurs et les éviter. Le but est qu’ils aient le fameux diplôme afin qu’ils entraînent en National, L2 ou L1. Pour moi, après 10 ans sur les bancs de Ligue 1, il y avait de l’usure et je pense que sur la fin j’étais moins efficace qu’au départ. Donc j’ai décidé de couper, puis j’ai eu cette opportunité de la Fédé, qui m’a appelé pour ce rôle de formateur des cadres. Je fais ça depuis avril, j’y prends beaucoup de plaisir. Je progresse aussi, car je sens et vois de nouvelles méthodes, de nouvelles générations de joueurs. Donc ça peut être un tremplin pour repartir après. Maintenant, je ne sais pas, on verra comment ça se passe d’ici 2 ans.

(…) La Coupe de France 2013 ? Je me souviens de tout. On avait fait que des matchs à l’extérieur. Après, on avait rencontré des petites équipes et nous étions passés au forceps. Souvent, un début difficile arrive, mais derrière on a cette joie en finale, contre Evian… La saison avait été chargée, car avec la Coupe d’Europe, jusqu’en 1/8ème de finale, on n’était pas loin des 60 matches. Malgré l’usure, on avait pu se remotiver pour cette finale et j’étais content, car pour un coach, un staff, des joueurs, des dirigeants, nos familles, les supporters… c’était un jour extraordinaire. Ça faisait 27 ans que Bordeaux n’avait pas remporté cette coupe, donc on était super contents, intérieurement et pour les supporters. Je n’oublierai jamais ce moment. La Coupe, c’est spécial : matches couperets, pas évidents. On arrive, dans les premiers tours, pour jouer contre des équipes rodées, qui ont passé des tours déjà et qui ont – même les amateurs – de très bons joueurs, s’entraînant autant que les pro… Puis ils ont envie d’aller loin, alors que pour des pros c’est dur de se motiver, surtout sur des mauvais terrains. Le contexte veut qu’en face ils soient dans l’esprit coupe, déjà, mais que les pros ne le soient pas encore. Des matches durs en coupe, il y en a tous les ans. Je me rappelle de notre quart de finale, à Lens, devant 40 000 personnes… C’était chez moi, ils m’attendaient pour me battre (rire) et on avait été encore mené 1 à 0, avant de gagner 3 à 2, dans un stade plein et qui m’a remémore beaucoup de souvenirs. Ce parcours a été plein de très bons moments, mais ce jour de la finale il est inoubliable.

(…) Maintenant, vous savez, j’ai encore des propositions pour aller à l’étranger. Mais je n’ai plus trop envie d’y retourner, après avoir été en Chine déjà. En France, c’est compliqué pour tout le monde de se trouver un poste. Et il y a beaucoup d’étrangers qui arrivent, donc les postes sont un peu réduits. Et puis je n’ai pas envie non plus, après avoir eu Bordeaux, d’avoir un club qui est moins costaud, car au niveau de la motivation c’est très spécial. Donc voilà : je ne me fais pas d’illusions, mais je vais quand même espérer et on verra bien.

(…) Le cas Cheick Diabaté ? C’est vrai que Bordeaux n’a pas trouvé d’équivalent depuis son départ. En plus, c’est un garçon qui était très attachant. Bon, après, il avait une la spécificité de son poste, donc il fallait l’utiliser par rapport à ses qualités. Il n’allait pas sur les côtés, mais par contre, s’il avait des centres dans la surface, il était très adroit. Il fallait bâtir une équipe par rapport à lui et c’est ce que j’ai fait. De toute façon, quand on a un effectif, le rôle de l’entraîneur c’est de tirer le maximum de ses joueurs et Cheick, c’est vrai qu’il fallait jouer d’une façon particulière pour le trouver, mais quand on le trouvait dans la surface il était efficace et ça nous a beaucoup servi. »

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