K. Djaziri : « Blanc me dira un jour : ‘Il est trop intelligent pour le foot’… »

Sans filtre sur l’ensemble des sujets évoqués, notamment pour parler des Girondins (Eduardo Macia, Laurent Koscielny etc), l’agent Karim Djaziri, encore et toujours dans son interview pour la nouvelle émission ‘AS Foot‘ (diffusée sur Twitch), s’est livré concernant… Gabriel Obertan.

Voici donc toutes les explications de Karim Djaziri sur le parcours et surtout la personnalité de l’ancien espoir offensif de Bordeaux, qui est finalement passé en grande partie à côté de la carrière que son talent brut pouvait lui offrir ; évoluant actuellement, à 31 ans, en D2 turque, sous les couleurs d’Erzurumspor :

« Actuellement, je travaille avec le jeune Johann Lepenant (Caen) et avec Wylan Cyprien (Nice), et avant j’ai travaillé avec Darcheville, Piquionne, Karim Benzema, mais aussi Gabriel Obertan, l’ancien bordelais. Il avait un très grand avenir, lui aussi, mais à un moment ça ne suivait plus et on a arrêté, car je ne voulais pas l’envoyer en Russie ou au fin fond de l’Europe, mais il a fait le choix d’aller dans ces clubs-là ; en Turquie, Russie, Bulgarie. Mais c’était un joueur phénoménal. Il ne jouait pas beaucoup à Bordeaux, je l’ai fait aller en prêt à Lorient où ça n’a pas marché, puis j’ai réussi à le faire transférer à Manchester United, mais ça n’a pas marché. Après, à Newcastle, ça n’a toujours pas marché… Bon, il n’a pas eu de chance, car il a souvent été blessé, mais voilà… Avec Hatem (Ben Arfa), c’est deux des plus grosses déceptions que j’ai eues sur mes 20 dernières années de métier.

Il est resté 4 ans à Newcastle, et 2 ans à Manchester, où Sir Alex Ferguson le voyait dans le profil de Cristiano Ronaldo. Et moi, au fond de moi, je me disais qu’il fallait que je l’aide à s’endurcir, parce qu’il ne venait pas du même milieu défavorisé que Cristiano, qui n’a pas eu de papa très vite et est devenu un ‘chien’ très vite, pour tout manger et réussir. Alors que Gaby, il avait une mère bien éduquée, un niveau social assez au-dessus de la moyenne, c’était un garçon très intelligent et brillant, qui a eu son bac avec mention très bien et parlait déjà trois langues en terminale, en ayant appris l’Italien comme ça… Il parlait donc Anglais couramment et quand il a fait sa toute première conférence de presse à Manchester, Ferguson m’a dit : ‘Put***, s’il est aussi fort qu’intelligent, on va se faire plaisir !‘… Mais après, finalement, Laurent Blanc me dira un jour : ‘Il est trop intelligent pour le foot’. J’ai dit à Lolo que ce n’était pas possible, et il m’a dit que si, car quand il le mettait remplaçant il comprenait tout de suite, avant les autres, ce qu’il allait faire, ne pas faire, et il voyait qu’il perdait le moral. »

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