F. Toniutti : « Benrahou était vraiment parfait pour le 3-4-2-1 de Sousa »

Lors du podcast de Sud Ouest du mois de mars, centré sur le FCGB et son actualité sportive et extra-sportive, le journaliste Nicolas Le Gardien (suivant les Girondins au quotidien) et le spécialiste de la tactique Florent Toniutti ont discuté du cas Yassine Benrahou, prêté par Bordeaux à Nîmes alors qu’il aurait pu aider son club formateur et être une solution pour faciliter le jeu voulu par le coach Paulo Sousa.

FT : « Paulo Sousa a aussi laissé des joueurs sur la touche de manière assez incompréhensible je trouve. Je pense là notamment à Yassine Benrahou, qui était parfait dans le profil ; mais vraiment parfait ; pour son 3-4-2-1 et pour le triangle offensif, car ce joueur avait vraiment tout ce qu’il fallait : il se déplace très bien, il a une première touche de balle idéale et dans l’espace il va trouver une solution. En plus, il a ce bon pied gauche, sur coup de pied arrêté surtout, qui fait le bonheur de Nîmes à présent. Donc lui, pour le coup, c’est un grand mystère, de mon côté, qu’il n’ait pas vraiment eu sa chance. Autant, que Sousa ne fasse pas appel à Maxime Poundjé, par rapport au niveau qu’il a pu montrer auparavant, pourquoi pas – même si Poundjé, sur les premiers matches qu’il fait avec Sousa en 2019, avait été bon comme piston – ; mais Benrahou, c’est un grand mystère de la première moitié de saison pour moi. Je pense qu’il y a dû avoir de l’extra sportif à un moment donné qui a dû intervenir, mais c’est juste une hypothèse. Car sportivement je ne vois pas de raison au fait de ne pas s’être plus appuyé sur lui, surtout dans les moments où Nicolas De Préville commençait vraiment à tirer la langue physiquement et n’était plus en mesure de faire des différences pour amener l’équipe vers le haut. »

NLG : « Yassine Benrahou, c’est un cas particulier. Il est parti de Bordeaux en prêt et maintenant il commence à vraiment jouer en Ligue 1. Après, toute proportion gardée, c’est à Nîmes, un club qui vise le maintien, un mal classé, où il est quasiment assuré d’avoir une place de titulaire, ceci aussi car Bernard Blaquart est un entraîneur formateur et le met dans les bonnes conditions pour bien s’exprimer. Ici, aux Girondins, il n’a jamais vraiment eu sa chance et on ne sait pas si, en lui laissant sa chance sur un ou deux mois, il aurait pu s’épanouir ou pas. On en revient encore à se demander quel est le projet des Girondins : avoir une équipe de haut niveau très vite pour pouvoir jouer l’Europe ; ou bien se dire qu’aujourd’hui il y a des difficultés financières et qu’il faut reconstruire avec des jeunes qui viennent du centre de formation et à qui il faut donner leur chance, quitte à jouer la 10ème place pour le moment, en vue d’avoir une équipe solide d’ici 2-3 ans ? Là, on est plus sur ça visiblement, mais le choix a été fait de prendre plutôt des joueurs de l’extérieur pour essayer, quand même, d’être performant et d’accrocher des places européennes le plus vite possible… Malgré tout. Enfin, c’était l’ambition annoncée des nouveaux dirigeants au départ. »

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