Daniel Riolo : « Vous (supporters) allez devoir vivre avec vos souvenirs »

Toujours plus critique envers les Girondins et leur nouvelle direction, l’éditorialiste d’RMC, Daniel Riolo, dénonce encore puis… relativise ce qu’il voit comme une dérive du FCGB, depuis des années.

« Le problème, c’est que vous (il s’adresse là à Willy Sagnol et à Christophe Dugarry, en plateau avec lui) aimez beaucoup Bordeaux car vous y avez été, mais que vous n’êtes pas lucides sur la situation du club. Bordeaux, mais c’est un club sous perfusion, qui est à moitié mort-vivant on va dire. Je veux bien que les gens aient cru que cet actionnaire ou ce repreneur allait mettre de l’argent, mais bon il se trouve que… Je ne vais pas chercher à contredire le terme ‘escroquerie’ de Christophe, à la limite, mais s’agiter pendant une heure à dire ça ça ne change rien au fait que, derrière, il n’y a pas d’oseille. Et la lucidité c’est de se dire que quand tu n’as pas d’oseille, tu veux qu’ils fassent quoi ? Se débrouiller avec des bouts de ficelle… Bordeaux, ce n’est pas du tout pareil que Lille, car Gérard Lopez a joué avec le feu en investissant après s’être endetté via des emprunts. Vous avez vu les sommes mises sur les joueurs ? Si l’année où ils sont au bord de la catastrophe ils descendent en Ligue 2 Lopez finit avec une pierre au bout du pied jeté dans le lac. Au final, comme ça a fini par tourner et qu’ils ont Campos pour faire le truc, l’oseille rentre donc ils peuvent en remettre, comme sur Renato Sanches. Ils ont mis la machine en route, activé la pompe.

Mais l’autre (Joe DaGrosa), le pigeon qu’M6 a trouvé pour revendre, si jamais il ne met pas la machine en route, il n’y aura pas d’oseille ! Et comme, ensuite, le club, dans ses structures, il moisit depuis longtemps, avec le centre de formation qui fonctionne très mal, et bien tu ne sais même plus trop à quelle branche te raccrocher. Maintenant, si d’ici la fin du mercato ils arrivent à sortir trois-quatre mecs et que Paulo Sousa arrive à construire une équipe… Mais de toute façon, au mieux, qu’est-ce que Bordeaux fera ? Huitième ? Neuvième ? Dixième ? Il n’y a pas de place en haut pour tout le monde. Des clubs vivent très mal leur situation, et Marseille c’est pire, ils sont encore plus déçus, parce qu’on leur a vendu un peu plus de rêve qu’aux Bordelais. Mais à présent, eux aussi ils n’arrivent même pas à faire signer le remplaçant du remplaçant à Barcelone au poste d’arrière gauche, ils prennent des bananes depuis des années et ils arrivent à faire un avant-centre à 15M€ sur qui il y a plein de doutes. Donc voilà… Il aurait fallu que quelqu’un veuille de ce club. Mais si personne n’en veut… Vous (supporters bordelais) allez devoir vivre avec vos souvenirs, et puis c’est tout. Quelqu’un comme Hugo Varela, il connaissait quand même un peu le foot, mais il est venu dans ce projet-là de rachat pour croquer un peu sur les transferts.

(…) Le problème de fond, à Bordeaux, c’est que ce club a un statut, car il été, à un moment, important. Donc les supporters sont en colère. Si Bordeaux avait toujours été, comme Angers ou Montpellier, un club habitué à la seconde partie de tableau, tout ce qui se passe et qu’on met là en avant aurait presque moins d’importance. Le problème, c’est vraiment que Bordeaux est une équipe qui a été championne de France en 1999 et 2009 et que, entre ces titres, ils ont cherché à manger dessus en disant : ‘Ah, c’est bien, on travaille bien, tout va bien’… Le gâteau était là sur la table, tout le monde prenait un peu, et ça tournait comme ça. Mais maintenant… »