Christophe Dugarry : « J’étais rentré à Bordeaux, car les menaces, le fait de ne pas pouvoir sortir… »

Au cours de son parcours dans le football et de sa carrière professionnelle, l’ancien bordelais Christophe Dugarry a fait partie des (très) nombreux joueurs à avoir porté les maillots des Girondins et de… l’Olympique de Marseille. Mais l’ex attaquant international, champion du Monde et d’Europe avec les Bleus, a fait quelque chose de plus rare : revenir au FCGB, son club formateur et celui de sa région d’origine, après avoir quitté l’OM, le rival majeur. Chez les Phocéens, ‘Duga’ a même reconnu, hier soir sur RMC, s’être très mal senti à la fin. Récit du concerné, partant d’une fameuse défaite dans le ‘Chaudron’ de Geoffroy Guichard :

« J’ai un très, très mauvais souvenir d’une raclée qu’on prend à Saint-Étienne (5-1, en décembre 1999, NDLR). Mais la triste réalité c’est qu’ils avaient été meilleurs que nous, même si nous on ne fait pas un non-match non plus, mais on n’avait plus d’automatismes, on avait tout perdu, et on n’était plus dedans. Ce que ça fait de prendre les 4 buts d’Alex et de le voir célébrer ? On a envie de lui mettre un coup de pied dans la bouche (sourire), de lui dire de se relever et d’arrêter son truc (la panthère, NDLR). Et puis, en plus, il y a une vraie ferveur, t’es embarqué dans le truc, la joie du stade, du public, des joueurs. Tu vois du vert de partout, t’es K.O, et eux ils enchaînent les buts, sans s’arrêter, ils y vont.

Je me souviens des supporters marseillais, depuis leur parcage, sur le côté, qu’on voit monter aux grillages, vouloir envahir le terrain… Il y en a eu un ou deux qui commencent à m’invectiver, et moi j’envoie balader, mais à ce moment-là la caméra est juste sur moi. Donc on voit que j’insulte un supporter – enfin, je réponds à son insulte – en lui disant poliment d’aller se faire voir. Sur ce, vu que j’avais la caméra sur moi, les supporters pensent que Dugarry a dit aux supporters d’aller se faire voir, donc le lendemain je fais partie de leurs objectifs, pour qu’ils s’occupent de mon cas. Enfin, bon, tout était juste horrible autour de ce match-là. C’est le pire souvenir de ma carrière. (…) Pourtant, on avait une bonne équipe. Mais on s’était sauvé à la fin, seulement. Et moi j’étais parti au mercato d’hiver, j’avais été cambriolé, j’en avais ras le bol de jouer dans ces conditions. J’étais rentré à Bordeaux, car les menaces au quotidien et le fait de ne plus pouvoir sortir dans la rue c’était devenu insupportable. Et après, j’avais marqué au Stade Vélodrome, avec Bordeaux. »