C. Dugarry : « Les joueurs sont des mercenaires car les dirigeants le sont »

Dans la continuité de sa lettre à Sud Ouest, centrée sur la crise institutionnelle aux Girondins de Bordeaux sous pavillon américain, l’ex attaquant bordelais Christophe Dugarry ; lors d’un débat général sur les limites du trading ; a poussé un coup de gueule sur les dérives de ce système :

« Il faut repenser notre football et revenir à certaines valeurs, arrêter la course à l’échalote de l’argent pour l’argent, à travers la vente et revente de joueurs. On critique beaucoup la mentalité des joueurs, mais au bout d’un moment ils ne font que raisonner et agir comme les dirigeants les traitent. Si les joueurs sont seulement devenus intéressés par l’argent, c’est bien qu’il y a là des raisons, et notamment car les dirigeants ne leur parlent que de ça et ne pensent qu’à ça, comme tout le monde autour d’eux. C’est une mentalité d’ensemble. Mais pour changer ça, il faut revenir à de l’humain, à des discours les yeux dans les yeux entre les joueurs et leurs dirigeants, à des contrats de confiance sur des projets d’ensemble, des aventures collectives sur la durée, de vrais engagements. Les joueurs sont des mercenaires car les dirigeants le sont aussi, ils ne sont là que pour leurs seuls intérêts, leurs seules ambitions, sans aimer les clubs qu’ils dirigent ; comme à Bordeaux où le président Longuépée est pour le PSG et s’en fout des Girondins. Moi, avec le président Claude Bez, j’ai connu tout ça aux Girondins de Bordeaux, à mes débuts. Un engagement humain, pour une aventure, une histoire. Mais maintenant, les joueurs, on ne leur parle JAMAIS de ça, ou alors juste dans certains clubs comme Strasbourg, Montpellier, Reims ou Nîmes, qui sont un peu nos exemples français de clubs sains, ‘à l’ancienne’, qu’il faudrait donc suivre pour beaucoup. »

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