B. Lizarazu : « Quand tu gagnes la CdM et l’Euro, que veux-tu de plus ? »

Salué par @NandoChachalana sur le fait qu’il ait été le deuxième Français (et Basque), derrière Didier Deschamps, à avoir gagné les deux plus grands titres avec un club (Ligue des Champions et puis Coupe Intercontinentale avec le Bayern) et avec une sélection nationale (Coupe du Monde et Euro), l’ancien grand joueur girondin Bixente Lizarazu a évoqué pour Top Girondins ses souvenirs de cette double apogée :

« Il y a cette période avec l’Équipe de France où, quand tu gagnes la Coupe du Monde et l’Euro, qu’est-ce que tu veux de plus ? À l’échelle d’une carrière, chaque saison c’est un peu un coup d’essai et toutes les saisons tu ne gagnes pas. Même avec le Bayern, on ne gagnait pas à chaque fois dans toutes les compétitions. Mais quand tu arrives, dans une carrière, à gagner la Coupe du Monde et le Championnat d’Europe en Équipe de France puis que tu gagnes la Ligue des Champions et la Coupe du Monde des clubs (Intercontinentale), j’ai conscience que c’est exceptionnel. Et je suis très fier de ça. »

« À un moment donné, il faut mériter d’aller jouer au Bayern, et il faut mériter d’y rester aussi longtemps (9 saisons, NDLR), donc si j’y suis resté c’est que j’avais des compétences je pense (rire). Avec le Bayern, entre 1999 et 2001, nous sommes la meilleure équipe d’Europe. Il faut se rappeler qu’en 99 on perd en finale contre Manchester United (1-2), qu’en 2000, on perd contre le Real Madrid en demi-finales et qu’en 2001 on gagne la finale contre Valence (1-1, 5 t.a.b à 4). Il n’y a pas une équipe qui a maintenu ce niveau-la (finale, demi-finale et finale), sachant que pendant ce temps, on est champions d’Allemagne les trois saisons et qu’on gagne une coupe d’Allemagne. À cette époque, on avait une équipe de tueurs ! On avait une équipe de folie, avec à la fois des putains de joueurs techniques et des tueurs derrière. C’était vraiment une équipe solide. »

« Après, avec l’Équipe de France, vous connaissez l’histoire. C’est vrai que de 1998 à avant le fiasco de 2002, ces quatre ans-la c’est énorme. On était au Top mondial pendant 4 ans et je pense que c’est aussi pour ça qu’il y a eu un phénomène d’usure en 2002 et que ça a craqué. 2002, si on rentre dans le détail, il y a la blessure de Zizou, celle de Robert Pirès également, après une saison de folie, et un peu d’enflammade aussi. L’organisation autour de l’Équipe de France n’était pas assez bonne pour calmer tout le monde et nous remettre sur le droit chemin du sportif. Peut-être que nous-mêmes on s’est dispersés aussi et ces 5 ou 10% de déconcentration en compétition tu le paies cash. Mais on s’en fout de ça, car si on commence à raisonner comme ça… on a tous manqué des matches, on a tous eu des moments difficiles. Ce qui est important c’est d’arriver à s’inscrire non pas sur un titre ou une compétition mais sur plusieurs : on l’a fait pendant 3-4 ans, une période où on a montré qu’on était la meilleure équipe du monde. Et ça, pour moi, ça a énormément de valeur. »

Retranscriptions faites par nos soins via Top Girondins