B. Lizarazu : « Quand tu es champion du monde tu te dis : ‘Je peux tout gagner’… »

En entretien avec AS Foot (nouvelle émission foot, sur Twitch), l’ancienne légende des Girondins, Bixente Lizarazu ; après avoir longuement parlé du FCGB à la sauce King Street ; est revenu sur ses joies avec la sélection française (victoire au Mondial 98 et à l’Euro 2000) et sur la façon dont elles se sont construites par des carrières en clubs :

« Si on est conscient d’avoir révolutionné le foot français ? Oui. Franchement, oui. J’en suis conscient, on en est conscient. Mais, en fait, il y a eu un alignement des planètes pour quasiment pour chacun d’entre nous, ceux de cette génération. On est parti à l’étranger en milieu de carrière, et c’est à l’étranger qu’on a appris, je pense, cette culture de la gagne. Après, je n’aime pas trop ce mot, donc je dis autre chose, je parle plus de l’exigence de tous les jours qu’il y a dans ces plus grands clubs européens et qui fait que tu t’entraînes avec beaucoup plus de professionnalisme, de discipline, et tu es bien plus focus sur la compétition, les matches. Tout ça nous a beaucoup apporté en équipe de France, mais on a aussi eu la chance d’avoir un entraîneur (Aimé Jacquet ; NDLR) qui a su faire le bon casting.

Bixente Lizarazu : "La Marseillaise, pour moi c'était un peu comme le haka"

Après, l’addition de talents, mais aussi la complémentarité, l’intelligence et le professionnalisme de tous ont aidé aussi. On était chacun des patrons dans nos clubs respectifs, à nos postes, et on avait conscience qu’on serait une équipe dure à battre. Puis, après, on est monté en puissance et plus on se rapprochait du rêve d’accéder à la finale au Stade de France, plus on y croyait… forcément. Le plus dur, en fait, c’était le début de la compétition. (…) Après la compétition, on a pris conscience de ce qu’on avait créé comme émotions chez les gens, c’est sûr, mais nous, surtout, grâce à l’étranger, on s’est comparé avec les autres grands joueurs à l’étranger et là on s’est dit qu’on n’était pas moins bons qu’eux, qui avaient pourtant gagné des titres internationaux. Et donc, en fait, on s’est dit qu’on pouvait nous aussi le faire. Le seul problème, c’est que quand tu n’as pas encore gagné un titre, tu ne sais pas si tu peux le faire, donc tu as toujours ce putain de doute et c’est pour ça que, ensuite, les titres appellent les titres. Être champion du monde, c’est le titre suprême, le plus beau, mais quand tu le gagnes tu te dis : ‘En fait, je peux tout gagner’, et ça t’apporte une confiance. Alors, nous, on s’est débridé, chacun a eu un déclic dans sa carrière. Et comme on a été les premiers à réussir ça, ça a pu donner confiance à d’autres générations, dont celle de 2018, qui s’est dit qu’on l’avait fait alors pourquoi pas eux… Mais pour nous, donc, tout s’est enchaîné, on n’y pouvait rien, et il a fallu le gérer aussi, un peu. »

Retranscriptions faites par nos soins