Alain Giresse : « Cette période a marqué notre vie sportive, à tous »

Légendaire joueur offensif et capitaine du grand Bordeaux des années 80, Alain Giresse a parlé, dans ‘Top Girondins‘ (ARL), de sa complicité avec René Girard, au sein d’un collectif fort, mené par l’entraîneur Aimé Jacquet :

« Lors de son arrivée de Nîmes à Bordeaux, on était en stage à Aix-les-Bains. Quand le Président Claude Bez est venu, René venait de nous rejoindre en signant à Bordeaux, donc on l’a accueilli. En l’accueillant, on lui a signifié qu’on était très heureux qu’il soit là – ça lui a fait plaisir – et on lui a dit qu’on était contents qu’il soit avec nous et plus contre nous, car quand on avait été opposé à lui, comme c’était un joueur très engagé, on se disait qu’on préférait l’avoir avec nous… Je me souviens du bon premier contact qu’on a eu avec lui, puis tout s’est bien passé par la suite. Cette période a marqué notre vie sportive, à tous, évidemment, car avec les résultats et l’équipe que l’on avait, plus le jeu pratiqué… On a vécu des moments tellement forts, avec ce jeu à la fois efficace et agréable, où tout le monde y retrouvait son compte. Il y avait des joueurs complètement différents dans le style, mais qui créaient de véritables complémentarités.

De ça, je suis très bien placé pour en parler puisque René était un milieu plutôt défensif et moi je disais que c’était mon garde du corps. On se complétait. Dès que ça chauffait un peu pour moi, il arrivait et il disait : ‘Si c’est comme ça, moi aussi je vais m’occuper de votre meneur de jeu’. Voilà… Il avait un peu instauré ce mode de fonctionnement par rapport à nous, c’était un petit clin d’œil par rapport à nos positions quand on était au milieu. Aujourd’hui encore, c’est un plaisir de pouvoir parler de lui, d’échanger avec lui, ce sont toujours des moments forts et appréciables que l’on peut avoir entre nous quand on se retrouve. C’est comme si le temps n’avait pas d’emprise sur nos relations, toujours aussi vivantes qu’à l’époque. »