Paulo Sousa : « Les universitaires ont commencé à bien analyser le foot »

Dans son grand entretien à Onze Mondial, Paulo Sousa, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, parle des différences entre la période où il a été joueur (les années 90, en majeure partie) et le foot actuel :

« Il y a 20 ans, seuls les joueurs de football pouvaient devenir des entraîneurs. Aujourd’hui, il y a beaucoup de complexités dans ce sport. Par exemple, les universitaires ont commencé à bien analyser le foot. Différentes méthodologies de travail ont été créées pour arriver à certains objectifs. (…) Celui qui pense le foot, celui qui analyse bien le foot sait que c’est un sport extrêmement complexe. Après ma carrière, je me rendais dans les universités pour mieux comprendre le foot. J’ai travaillé durant six ans avec la fédération portugaise et avec l’UEFA. J’allais à tous les séminaires organisés pour les coachs, partout, pour voir et comprendre les différents aspects de ce sport. L’UEFA m’a donné la possibilité de m’introduire dans les différents clubs du monde, j’ai pu découvrir de nombreuses cultures, m’instruire. Je me suis énormément investi dans ma préparation pour ensuite prendre de bonnes décisions. Avant de me lancer, je voulais apprendre pour choisir une bonne méthodologie de travail à mettre en place avec mes joueurs. Par exemple, je voulais réduire au maximum les risques de blessures pour mes joueurs. J’ai connu beaucoup de blessures pendant ma carrière, je voulais éviter ça à mes joueurs.

(…) Qu’est-ce qui change le plus par rapport à mon époque ? L’importance des agents, ils sont proches maintenant, et l’importance des réseaux sociaux, les joueurs sont plus exposés. À part ça, je pense que c’est plus ou moins la même chose. Si dans ton club, tu as une culture bien précise, tu es protégé. Et puis, tu ne peux pas généraliser, chaque joueur est différent, ils sont originaires de différents pays et de différentes classes sociales. Pour moi, il faut montrer avec régularité le chemin aux joueurs. Il faut être cohérent et consistant dans son discours et avoir une culture stable. (…) Quand on devient un footballeur, il y a beaucoup de facteurs qui peuvent amener un changement de comportement. Mais là la base culturelle du club et toute la base familiale doivent permettre aux joueurs de comprendre qu’ils se trompent de chemin quand ils font des erreurs. Je crois beaucoup au progrès du monde et pour moi, la base, c’est l’éducation. »