Saïd Ennjimi parle du développement du foot féminin en Nouvelle-Aquitaine

Saïd Ennjimi, l’ancien arbitre en Ligue 1 et en coupes d’Europe et actuel président de la Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine (depuis 2017), a parlé à France Bleu du développement nécessaire du football féminin dans la région. Pour lui, avec les liens entre clubs professionnels et amateurs, c’est là un grand défi.

« L’affluence de France – Serbie à Bordeaux (hier, plus de 21 000 personnes au ‘Matmut Atlantique’), c’est une bonne nouvelle, mettant en évidence le football féminin. On attendait avec impatience que les Bleues puissent venir sur notre territoire pour montrer leur qualités. On avait déjà eu la chance de les avoir, pour un amical contre la Suède (au parc Lescure, NDLR), l’an dernier, mais là c’est une compétition officielle (qualifications pour l’Euro 2021, NDLR). Et donc je suis très content pour le développement du football féminin.

Chez nous, les 15 000 licenciées sur 195 000 montrent que ça se développe, mais pas assez à notre goût et nous sommes toujours insatisfaits, car on voudrait que ça aille plus vite. Mais ça progresse, plus vite que les garçons. Les femmes sont devant sur ça et gageons qu’elles le resteront encore longtemps. Au niveau national, on a environ 100 à 120 000 licenciées, donc la Nouvelle-Aquitaine en a 10% et se situe plutôt bien. C’est aussi une vraie fierté d’avoir 20% des arbitres féminines du territoire national. Donc on essaye, très humblement, de participer au développement de tout ce football-là, et du foot amateur en améliorant les infrastructures, en amenant des éducatrices – on l’espère -. Alors on invite toutes les femmes de bonne volonté à nous rejoindre pour encadrer toutes ces jeunes filles.

Nos moyens ? On a d’abord besoin, absolument, d’un écho médiatique pour faire savoir que les clubs sont aujourd’hui prêts à recevoir le foot féminin. Puis on a besoin d’infrastructures et on encourage les collectivités locales en appuyant les financements pour cela. Enfin, il faut des clubs joyeux et heureux de voir les jeunes filles jouer au foot. Jeunes, à 8-9 ans, filles et garçons jouent ensemble et ça permet de développer la mixité à la française qui nous est si cher. L’effet post Coupe du Monde 2019 en France, on l’a ressenti, mais pas aussi fort qu’on l’aurait souhaité. 10 à 15% de hausse ça peut sembler beaucoup, mais comme le nombre de licenciées n’est pas encore si important que ça il ne faut pas se fier au pourcentage. Preuve en est, on doit travailler sur le terrain pour convaincre les parents et les femmes de nous rejoindre dans les commissions pour organiser le foot régional tout en structurant l’offre de foot féminin. Il faut être toujours au taquet et je ne manque pas de motivation, comme les bénévoles sur le terrain, toujours prêts à recevoir les jeunes filles. »