C. Dugarry : « En 96 on était 14è en championnat, on était nul, mais on a pris l’Europe comme une fête »

Selon l’ancien attaquant et capitaine des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry, qui parle sur RMC, les clubs français dans leur ensemble doivent aborder différemment les Coupes d’Europe : 

« Je pense que les clubs français doivent amener beaucoup plus de joie et d’allégresse dans la Coupe d’Europe et prendre du plaisir, même si on sait qu’on n’a que peu d’équipes pouvant la gagner. Mais il faut jouer à fond, pour vivre un bon moment. Moi, je me souviens de Bordeaux – Milan 96 ; même si ça remonte, que c’était un autre football et que je ne veux pas faire le vieux ; on était 14èmes en championnat, on était nuls, mais on a pris ces moments-là comme une fête. On avait envie de se lâcher, de tout donner, donc il ne faut pas que la Coupe d’Europe mette de la pression, mais qu’on la joue à fond, sans la prendre par dessus la jambe. Le football, c’est du plaisir ! Mais j’ai l’impression que, quand la Coupe d’Europe arrive, c’est presque chiant pour les clubs… Le football reste un jeu, donc joue-le, et l’Europe peut même être une bouffée oxygène. On fait un métier extraordinaire, alors amusons-nous sur le terrain !

Alors, oui, je sais, bien sûr qu’il y a quand même de l’enjeu… Mais les joueurs, ils ont quoi ? C’est quoi l’enjeu pour eux ? Moi, aujourd’hui, je vois trop de joueurs tristounets, pas contents de jouer au football ; mais qu’est-ce qu’ils risquent ?! Le contrat, il est là, le salaire, il tombera pareil… L’enjeu, il est pour le président, l’actionnaire. La Coupe d’Europe, pour un joueur, c’est une chance incroyable, surtout que maintenant tous les matches sont télévisés, alors qu’ils jouent et prennent du plaisir au lieu de paraître désabusés, frustrés. La Coupe d’Europe, tu rêves de la jouer, et quand tu la joues… non. Mais prends du plaisir, régale-toi ! Même l’Europa League, maintenant, elle est intéressante ; pas que la Ligue des Champions, même si on sent une différence de niveau et d’implication… Et quel dommage !«