Daniel Riolo et Pierre Ducrocq parlent du « choc psychologique » dû à « l’effet Poyet », coach… étranger

Sur un créneau en partie comparable à celui de Christophe Dugarry, les intervenants de ‘L’After Foot’ d’RMC que sont Daniel Riolo et Pierre Ducrocq  restent encore dubitatifs sur une réaction girondine grâce au fameux « choc psychologique » du changement d’entraîneur :

RIOLO : « Le choc psychologique a marché, oui, maintenant on ne sait pas combien de temps ça va durer cet effet Poyet. Ce dimanche, en tout cas, les Bordelais étaient remontés à bloc, ils ont pris Lyon à la gorge et leur ont infligé une défaite assez lourde, quand même. (…) Ils étaient comme des morts de faim, prêts à cavaler comme des dingues, le couteau entre les dents ; mais sinon, avant… Vous faisiez quoi les gars ? C’est fou ! (…) Probablement que chez les joueurs il y a cette idée de se remuer, de changer d’attitude, car ils de disent ‘A cause de nous le premier fusible a sauté et le coach s’est fait dégager’. Mais c’est encore un peu tôt pour savoir ce que Gustavo Poyet a fait et va faire. Peut-être que son accent ou ses mots étrangers lui ont donné plus de légitimité, parce que les joueurs français ont maintenant tendance à tous vouloir un coach étranger… Mais attendons de voir.

Ce qui est intéressant, surtout, c’est de voir comment d’un bordel pareil à celui de Bordeaux tu arrives à prendre ce coach que peu connaissaient – car on se souvenait surtout du joueur – pour te dire qu’il va changer les choses. (…) La grande majorité du vestiaire soutenait Gourvennec, mais certains… Et dans ce noyau-là, il y avait le gros pépin : Malcom. Et ça s’est vu dans sa déclaration : « Maintenant on joue, c’est quand même mieux… ». Donc Gourvennec avait bien ses responsabilités, lui aussi. (…) Après, est-ce le nouvel entraîneur qui serait la raison de meilleurs résultats, ou la direction du club qui aurait pris la décision de recadrer les choses ? »

DUCROCQ : « J’ai vu un mauvais match de Lyon, leur plus mauvais de la saison, mais surtout un vrai bon match des Bordelais, et moi je m’étonnerai toujours de voir ça, comment un changement de coach peut faire réagir des joueurs, te les transformer autant. Moi, ça me choque un petit peu. Je veux bien qu’il y ait un choc psychologique, que tout n’ait pas été parfait avec Jocelyn Gourvennec, comme avec à peu près n’importe quel coach en Ligue 1. Mais comment des mecs peuvent se transformer comme ça en une semaine ?! C’est la question que je me pose, et pas que pour Bordeaux. J’attends un peu de voir, maintenant, quand Poyet fera certains choix, quand il mettra de la concurrence, si ça ne va pas commencer à bouder un peu à droite ou à gauche, ou quand il va leur rentrer dedans après une défaite, comme avec Gourvennec

(…) Le choc psychologique, je pense qu’il n’est pas dû au fait que les joueurs se sentent responsables du départ de Gourvennec, dont ils ont eu la peau. Je crois qu’il est surtout pour les joueurs qui avaient lâché l’ancien coach, Gourvennec. Pour eux, les compteurs sont remis à zéro et ils sont plus impliqués et se disent qu’ils vont avoir leur chance. (…) Mais si la direction cadre bien les choses, Bordeaux s’en sortira, car l’équipe est quand même assez bonne. (…) Peut-être qu’il y a, finalement, une cohérence dans le choix de la direction de prendre ce Gustavo Poyet, qui ne va pas apporter grand-chose tactiquement mais va, par sa fraîcheur, relancer des joueurs et changer l’équipe. Maintenant, si les dirigeants refont les mêmes erreurs, ce ne sera qu’un écran de fumée, comme avec Gourvennec, malheureusement. »