Dear mister President ! (Partie I)

Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas pour Jean-Louis Triaud à la tête des Girondins de Bordeaux. Arrivé à la tête du FCGB en 1996 (d’abord comme co-Président avec Jean-Didier Lange, il a pris seul les rennes du club en 1999), il a tantôt été détesté, tantôt adulé. Aujourd’hui, à la tête d’un club qui traverse une période critique, comment juger son action, et selon quels critères ?

I) Son palmarès :

C’est sans aucun doute l’un des points forts de Jean-Louis Triaud. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’en vanter publiquement lorsque certains le remettent en cause, comme lors de son passage sur Gold FM en septembre dernier où il répondait aux questions des supporters « J’ai fait l’énoncé des résultats, sur la période, seul Lyon a fait mieux et Paris aussi bien »Sur ce point, difficile de l’envoyer dans les cordes, son bilan au niveau des titres glanés est éloquent :

– 2 Titres de Champions de France.
– 1 Coupe de France.
– 3 Coupes de la Ligue.
– 2 Trophées des Champions.
– 1 Coupe Gambardella.

Soit 9 titres nationaux majeurs remportés à la tête des Girondins en 17 années de présidence. Soit une moyenne supérieure à un titre tous les deux ans ! Cela fait de lui le Président le plus pourvoyeur en trophées derrière un certain…Claude Bez. Les plus optimistes, même s’ils sont clairement minoritaires, voient d’ailleurs en Jean-Louis Triaud le plus grand Président de l’Histoire des Girondins au vu de ce palmarès, encore susceptible d’évoluer…

De plus, Jean-Louis Triaud a ramené tous les titres nationaux possibles en Gironde lors de quatre dernières saisons. Une performance remarquable. Seul Jean-Michel Aulas a fait mieux que lui en France, au regard des palmarès.

II) L’évolution du club :

Un président, si il se juge surtout, auprès des supporters, sur des titres et des transferts, doit aussi faire évoluer son club et ses salariés vers des lendemains sereins. Nous parlons ici de la pérennité de l’institution du FC Girondins de Bordeaux. Jean-Louis Triaud aura connu une période difficile du football français où beaucoup de présidents n’ont pas connu sa régularité. C’est sans doute un point positif à ajouter à son profit. En effet, il a su préserver Bordeaux dans l’élite, et à des places globalement très acceptables (classement moyen entre la 5ème et la 6ème place sous sa présidence) là où beaucoup ont connu une descente en Ligue 2 (dans laquelle certains sont aujourd’hui encore englués) : :

– Nantes
– Saint-Étienne
– Auxerre
– Lens
– Monaco

Certains comme Strasbourg, faute de sérieux dans leur gestion, se retrouvent même au niveau amateur. Excepté une quinzième place en 2004/05 et une douzième place en 2003/04, le président bénévole a toujours vu ses joueurs terminer au dessus de la 10ème place en championnat et n’a vraiment été à la tête d’une équipe jouant le maintien que lors d’une saison (2004/05).

Au niveau des participations aux Coupes Européennes, là encore, le tableau est bon, avec 13 participations (pour deux 8èmes et de quarts de finale de C3 et un quart de finale de C1) en 17 ans. Son bilan est le suivant :

– 4 qualifications en C1.
– 9 qualifications en C3.

Au niveau de l’amélioration des « infrastructures » du club, ce dernier s’est doté sous sa présidence d’une chaine de télé officielle (GirondinsTV) et d’une station de radio officielle (GoldFM). Un partenariat avec un centre de préformation reconnu en Argentine, le Proyecto Crecer, a même été mis en place. Mais surtout, c’est sous sa présidence qu’a été lancé le projet du nouveau stade. Rappelons que si des fonds publics sont sur la table, la majorité de son financement sera apporté par M6, l’actionnaire venu avec lui. Il fait donc indubitablement partie du projet.

Le centre de formation possède lui-aussi un bilan positif. Beaucoup de joueurs en sont sortis, même si leurs fortunes avec les Girondins sont restés diverses.

Les tops: Rio Mavuba, Marouane Chamakh, Marc Planus, Grégory Sertic, Cheick Diabaté (etc).

Les flops: Hervé Bugnet, Sylvain Franco, Pierre Ducasse, Anicet Adjamossi, Gabriel Obertan (etc)

Son partenariat avec le Proyecto Crecer tarde quant à lui à porter ses fruits.

III) Les transferts :

Les entraineurs (hors période de co-présidence)
:

Les tops: Elie Baup, Ricardo, Laurent Blanc, Francis Gillot (en cours).

Les flops
: Michel Pavon, Jean Tigana.

Bilan : Ses entraineurs « tops » ont tous ramenés des titres. Le plus marquant d’entre-eux restera sans doute Laurent Blanc. Avec deux fois plus de « bons coups » que de mauvais, il semble gagner là un bon point supplémentaire.

 
Les joueurs (hors période de co-présidence) :

Difficile ici de dresser toutes les arrivées et les départs dus principalement à son fait ou à ceux des entraîneurs et/ou de la cellule de recrutement. Soulignons un bilan sans doute plus mitigé qu’avec les entraîneurs. On citera les coups d’éclat comme Gourcuff, Pauleta, Fernando, Wendel ou Smertine mais aussi des flops retentissants comme Deivid, Christian, Maazou, Ben Khallfallah, Chalmé ou Bellion sur la durée.

Au final, sans doute plus de « bides » que de bons coups, Jean-Louis Triaud ne prendra pas de bon point dans cette catégorie.

(A suivre !)