Willy Sagnol : « Je n’ai jamais regretté d’avoir choisi Bordeaux »

Willy Sagnol évoque son choix des Girondins, alors qu’il était en discussions avec Lyon à l’époque :

« Je ne m’attendais pas être appelé pour ce projet-là. Et puis il y a le jeu des chaises musicales, j’ai deux appels : de Lyon et donc de Bordeaux. J’ai choisi Bordeaux car j’aimais bien le discours du président Triaud. Il avait un côté paternaliste, chef de famille un peu aussi, que j’aimais bien. Et, même si les discussions avec Jean-Michel Aulas s’étaient très bien passées – on s’était vus à Paris, le discours était très bon aussi -, mais à un moment donné il faut faire un choix et on ne choisit pas contre un club mais pour un club. J’ai donc voulu choisir pour Bordeaux à ce moment-là et je n’ai jamais regretté. »

À l’issue de sa première saison en tant qu’entraîneur de club (2014-15), il obtiendra une 6e place avec les Girondins :

« Oui, je me souviens du premier match, comme du dernier (rires). C’était contre le Montpellier du Coach (Rolland Courbis, ndlr). Cette saison-là, ça marche bien, notamment car on a eu peu de blessés et pas de Coupe d’Europe. J’ai eu des joueurs très à l’écoute, qui se sont donnés à fond dans le projet de jeu. Cela nous a permis d’avoir une très bonne attaque sur cette année-là (Diabaté – Rolan, ndlr) et d’arriver à 63 points avec l’effectif qu’on avait. Je ne veux pas en tirer de gloriole ou quoi que ce soit, mais je pense que ça tenait presque du miracle. D’ailleurs, depuis le dernier titre, les Girondins n’ont jamais marqué 63 points dans une saison. »

La deuxième saison est, elle, beaucoup plus compliquée : les Marine et Blanc galèrent et terminent 11e… sans Willy Sagnol, qui se fera limoger :

« La deuxième saison, ce n’est pas que je sens que ça va être dur : je le sais. Même si je suis entraîneur novice, quand on finit la saison à 63 points et que j’essaie de dire à mes dirigeants ‘Il y aura une Coupe d’Europe à jouer l’année prochaine, il va falloir se renforcer’ et que les premiers retours que j’ai sont ‘Oui, on va se renforcer, ne t’inquiète pas, pars en vacances tranquille’ mais qu’au retour des vacances c’est ‘Non, il faut d’abord faire partir des joueurs pour pouvoir en acheter d’autres’… Je savais qu’on allait ramer, ça ne partait pas dans le bon sens. »

« Ça n’a pas été forcément brutal de partir de cette façon. Le match était le samedi. Le dimanche, on est en discussions avec Jean-Louis Triaud et je lui fait bien comprendre qu’avec tous les blessés qu’on a, je n’ai plus de solutions : j’ai tout essayé, notamment des changements de postes pour certains. Et je pense que dans mon discours, il s’est dit que je n’avais plus la clé, donc quand un entraîneur n’a plus la clé, il faut passer à autre chose. Si j’aurais dû arrêter après la première saison (par rapport à l’inter-saison compliquée au niveau du mercato, ndlr) ? Si j’avais été un entraîneur plus expérimenté, alors j’aurais dit ‘stop, oui, car votre vision de l’avenir nous conduit dans le mur sportivement’, mais bon, comme j’étais un jeune entraîneur je me suis dit que je n’avais pas le droit de démissionner à ce moment-là, pas après un an à peine. Depuis, on garde un très bon contact avec Jean-Louis Triaud : on continue à se croiser et à se parler avec plaisir, à chaque fois. J’en profite pour le saluer. »

Retranscriptions faites par nos soins, de la chronique
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