Marc Planus : « C’est au fond de moi depuis quelques mois »

Très affecté par la dure situation de crise profonde traversée par son club de cœur où il a fait toute sa carrière, Marc Planus a confié aux médias Gold FM et Sud Ouest que ce bien triste spectacle dans sa ‘maison’ le rendait malheureux et le faisait cogiter

« C’est au fond de moi depuis quelques mois. Cette situation m’a mis un petit coup au moral. Quand je suis revenu, début décembre, ça m’a mis un coup au moral de revenir de Royan et de me dire : ‘Je ne suis plus chez moi’. Pour en venir par exemple à Alain Giresse, quand j’ai vu que Jean-Pierre Papin avait été, lui, nommé ambassadeur des Girondins de Bordeaux, je lui avait dit, à Monsieur Longuépée, qui a pu se dire que c’était une bonne idée de le nommer lui, alors qu’il n’a passé que deux ans ou trois ans aux Girondins de Bordeaux, par rapport à Alain Giresse. J’ai eu la réponse, on m’a dit que c’était GACP. Effectivement, avoir un ballon d’Or c’est toujours plus flamboyant que d’avoir un homme qui a fait 800 matchs à Bordeaux je crois. Mais ça c’est une erreur. Quand Alain Giresse nous a montré l’organigramme du club, et que vous voyez que parmi les dix premières personnes vous ne connaissez aucun nom, qu’il n’y a même que des étrangers… Vous vous dites : ‘On n’est plus chez nous’…

J’ai connu en professionnel, du temps de Ricardo, le cas Lilian Laslandes qui jouait à l’OGC Nice et s’était arrangé avec Frédéric Antonetti pour se soigner à Bordeaux alors que nous étions le club adverse ! Jean-Louis Triaud l’autorisait, parce qu’il faisait partie de la famille. Avant, Bordeaux c’était ça. […] Là, j’ai une appréhension en revenant au Haillan maintenant. J’ai passé 26 ans de ma vie à y aller quasiment tous les jours. Il y a eu là des gens qui m’ont élevé, j’ai eu un complément d’éducation, je n’ai pas appris qu’à jouer au football aux Girondins de Bordeaux. J’ai été éduqué en tant que gamin, j’ai été éduqué à être poli, dire merci, dire s’il vous plaît, à vouvoyer mon coach. J’ai appris tout ça… Je n’ai pas appris qu’à taper dans un ballon. J’ai vu tous ces anciens qui pouvaient revenir n’importe quand, nous faire un coucou dans les vestiaires, aller voir les kinés, des gens qu’ils ont côtoyés eux aussi, puisque le staff médical est en place depuis plusieurs années. J’ai vu tout ça.

(…) Aussi, j’ai vu qu’avec le président Jean-Louis Triaud on pouvait monter dans son bureau, on tapait à la porte, et même si on était un ancien joueur il nous accueillait à bras ouverts ! On prenait un café avec lui, c’était bien, même s’il avait un rendez-vous derrière… Il faisait attendre son rendez-vous juste pour échanger quelques mots avec le visiteur. Mais tout ça, on l’a perdu. »

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