L. Calippe doute d’Aït Bennasser mais aurait aimé Slimani et Tapia au FCGB

« En vacances (sic) en plein été pour la première fois depuis une dizaine d’années », l’ancien recruteur des Girondins de Bordeaux, Laurent Calippe, qui a récemment vidé son sac sur tout ce qu’il pensait de mal au FCGB, a aussi parlé à Leero Sport News pour revenir sur sa sortie médiatique – « J’aime 99% des gens à Bordeaux et j’avais besoin de parler, même si j’avais aussi l’impression de trahir ce club que j’aimais tant. J’ai l’impression d’un travail inachevé.«  -, en expliquer la genèse et les dessous mais aussi donner ses avis sur d’autres sujets.

« (S’il avait repéré des joueurs à la Coupe d’Afrique des Nations cet été ?) Oui, bien sûr, j’ai proposé des noms, mais je ne peux pas vous en dire plus car je reste professionnel et que j’étais payé par les Girondins de Bordeaux pour aller à la CAN. (…) Islam Slimani (attaquant international algérien âgé de 31 ans, prêté par Leicester à Monaco) ? C’est un excellent joueur : un renard des surfaces qui sait s’y imposer, très bon de la tête, adroit techniquement et avec une très belle frappe ; et j’aurais beaucoup aimé que Bordeaux le fasse. L’avoir contacté était un excellent choix. Mais il a préféré retravailler avec Leonardo Jardim, un coach qu’il a connu au Sporting et saura le remettre en confiance, même si un grand club comme Bordeaux l’intéressait. (…) Youssef Aït Bennasser (milieu marocain de 23 ans, que Bordeaux devrait récupérer en prêt de Monaco, avec option d’achat) ? Ce n’est pas un joueur que j’affectionne énormément. Je l’ai vu évoluer au mois de mai, à Saint-Étienne. Il a des qualités, je ne peux pas dire le contraire, mais ce n’est pas un joueur qui entretient chez moi une flamme ou me donne de l’émotion. Donc ce n’est pas le joueur que j’aurais choisi pour Bordeaux. (…) Qui j’aurais voulu à la place ? C’est dur comme question… Au milieu, je pense à Marc Roca, de l’Espanyol Barcelone. Il est exceptionnel. Après, à la Real Sociedad, il y a d’autres jeunes, comme Mikel Merino et Igor Zubeldia, que j’aime beaucoup. Alors je sais que c’est dur de les faire sortir d’Espagne, mais peut-être que pour Roca il y aurait eu des choses à faire. Il y a aussi Douglas Luiz, de Manchester City, qui a fait une très bonne saison de prêt à Gérone et que j’ai vu survoler le tournoi de Toulon, car il a des qualités intrinsèques très fortes.

Si Renato Tapia (milieu péruvien de 24 ans du Feyenoord Rotterdam) aurait pu être un bon choix pour Bordeaux ? Ah oui, je pense… C’est un récupérateur solide, jeune, qui protège bien son ballon et joue vite vers l’avant, pouvant casser des lignes et apporter offensivement. Je l’avais regardé et il était, en plus, en fin de contrat en 2020. Il n’était pas cher pour un joueur ayant fait ses classes aux Pays-Bas : 2-3M€ peut-être. (Si le recrutement de Tapia aurait pu relancer Otavio ?) Bien sûr ! Je ne pense pas qu’Otavio soit fini. Il a fait une bonne préparation, il vient juste de la digérer et va monter en puissance je pense. Pour moi, son recrutement n’était pas une erreur car il sera important à Bordeaux. C’est le genre de joueur qu’on met sur le banc au début puis qui entre dans l’effectif, devient titulaire et ne bouge plus. Après, avoir plusieurs Sud-Américains peut être une aide comme une contrainte, car des clans peuvent vite se former dans les vestiaires, mais un grand entraîneur comme Paulo Sousa aurait pu le gérer.

Lorenzo Morón (attaquant espagnol de 25 ans, jouant au Betis Séville) ? Oui, je le connais bien, je l’ai vu évoluer au Betis avec la Segunda B. Il a des qualités et des valeurs : puissant, intelligent, belle frappe, avec de la taille, il est bon du pied droit, précis, il perce les lignes en étant très à l’aise techniquement et en aimant la profondeur. Il sait se faire oublier, souvent au deuxième poteau, et marquer ; alors pour moi il aurait pu faire partie d’une liste de joueurs très intéressants pour les Girondins de Bordeaux.« 

Sauf Aït Bennasser, aucun des joueurs cités ci-dessus ne devrait venir au FCGB cet été. Au grand dam, sans doute, de Laurent Calippe. Ce dernier assure, enfin, qu’il est recruteur « par passion », voire par « addiction, car je vis foot H24, et c’est dur pour ma famille », et même que « si Bordeaux a un très mauvais passage, ce n’est pour moi pas un problème de revenir y travailler, même gratuitement ».