Julien Cazarre plaisante de l’antagonisme Dugarry – Deschamps

Coéquipiers aux Girondins de Bordeaux au début des années 90 puis avec les Bleus de France, l’ex attaquant Christophe Dugarrydésormais consultant – et l’ancien milieu défensif Didier Deschampssélectionneur de la France championne du monde 2018 – sont brouillés depuis longtemps, et assez sévèrement.

Sur RMC, dans sa chronique d’hier, l’humoriste Julien Cazarre a tenté de les… ‘réconcilier’, à sa manière :

« Duga’, oui, je vais te réconcilier avec Didier Deschamps, pour une seule et bonne raison : tu n’as aucune raison d’être fâché avec lui, car vous êtes comme dans la série ‘Amicalement Vôtre’. Tu t’en rappelles de cette série ? Comme Danny Wilde et Brett Sinclair, vos deux destins parallèles ne demandent qu’à se croiser. Vous êtes de la même génération : tu as 47 ans et il en fait 60 – euh en a 50 ! -, vous êtes tous les deux du Sud Ouest, une région où on fait plus du rugby que du foot. Bah oui, y a qu’à regarder un Bordeaux – Toulouse pour voir que le foot c’est pas trop un projet dans cette région-là. Avec Didier, vous aussi ce même amour du ballon et aimez caresser la balle. Toi tu la caresses comme on caresse la joue d’une femme rosie par l’émotion que lui procure la tendresse et la chaleur d’un regard, lui la caresse comme Jacky du bar ‘le penalty’, qui sait caresser Solange quand la soupe est trop froide, avec une belle salade de phalanges qui remet les chicots en place. Deux écoles de la caresse, complémentaires. En 90-91, Didier passe une saison aux Girondins de Bordeaux, ce sera celle d’une grande complicité entre vous, pleine de pudeur, de respect, de retenue. Enfin, vous vous parlez pas quoi… Mais y a un potentiel, on le sent, on le sait. Et c’est pour ça qu’en fin de saison, la mort dans l’âme, Didier quitte le club pour… Marseille ; autre point commun entre vous, comme les sirènes de l’Italie qui chantent à vos oreilles. Alors vous partez à l’aventure, pour cette terre de succès et de retrouvailles !

Tu te souviens, Duga’, de ce choc Milan – Juventus de 97 ? Tu es titulaire, à San Siro, devant la Juve de Zidane et de Deschamps. Un match historique, puisque vous prenez 6-1 à domicile ; magnifique ! La pire défaite à domicile de l’histoire du club en Serie A, sous les yeux d’un Dédé qui n’avait pas joué ce match, ne préférant pas assister à ton humiliation ; alors que Zizou, lui, ton soi-disant grand copain, il avait joué tout le match et t’avais mis une belle branlée. Sur ce match, votre point commun était donc l’absence, même si Didier était hors du terrain et toi titulaire.

Après, en 98, Aimé Jacquet hésite entre Anelka et Vairelles pour le Mondial. Zizou lui conseille Anelka et là, au fond du vestiaire, Dédé crie : ‘Oh, vous l’avez vu l’autre glandu avec son serre-tête qui part du Barça à l’OM ?!’. Et alors, c’est la révélation : Jacquet voit en toi, Duga’, le pendant de Stéphane Guivarc’h. En 2000, quand vous gagnez encore, cette fois l’Euro, c’est même mieux : l’osmose, la complémentarité ! Lui le travailleur, et toi le virtuose ; vous êtes tous les deux titulaires en finale, contre l’Italie. Lui il fait un match énorme, au milieu, en muselant Totti ; et toi tu es aussi décisif… en sortant à la 58ème pour Wiltord, ton remplaçant, qui va égaliser dans les arrêts de jeu ! Quelle vision, c’est magnifique. Plus tard, Didier décide de devenir entraîneur à la Juve, mais aussi consultant sur RMC, comme toi plus tard, car vous avez tous les deux ce talent magnifique. Alors, le temps passe et laisse ; bien sûr ; des traces : DD lâche sa brosse, tu lâches tes cheveux. La sagesse peut-être, quand le serre-tête ne serre plus la tête ça sert plus à rien…

Alors, vous vous chamaillez peut-être aujourd’hui, mais c’est comme des gosses qui s’aiment et ne voient pas que tout ce qui les oppose les réunit. Alors, oui, peut-être pas son football car tu trouves qu’il est dégueulasse – et oui, ça, il est dégueulasse, bien sûr ! -. Mais, au fond, s’il n’y a pas du laid, comment apprécier le beau ? C’est là que vous êtes complémentaires. Toi, si une jolie fille t’apprécie pour ton teint halé et ton sourire charmeur, c’est aussi car elle sait qu’elle aurait pu finir avec un grisonnant qui ne sourit qu’avec les gencives. Et un mec qui ne sourit qu’avec les gencives, ça fait peur. Alors ; Duga’, DD ; embrassez-vous, merde !«