Florian Brunet : « Aujourd’hui, au bas mot, on est à 85 M€ d’endettement »

Détaillant, pour nos amis de Girondins Analyse (RIG), les conditions financières des Girondins de Bordeaux au moment du rachat du club à M6 par King Street / GACP, Florian Brunet (porte-parole des Ultramarines) a également fait un point sur la situation comptable actuelle des Girondins :

« Aujourd’hui, au bas mot, on est à 85 M€ d’endettement. Ça ne veut pas dire qu’on a un résultat à – 85 M€, car on a un résultat à – 30 M€. On a ce résultat extrêmement surprenant, alors qu’on nous annonçait dans les – 45 ou – 50M€. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’il y a eu notamment un prêt LFP (par rapport à la crise du Covid-19), qui a été consenti à tous les clubs de L1. Il faut savoir que pour que les comptes des clubs ne soient pas totalement plombés, les clubs ont dû faire une facture, c’est à dire qu’en gros la LFP a donné 15 M€ aux Girondins. Les Girondins ont facturé cette somme à la LFP et ces 15 M€ seront déduits des prochains droits télés, fin 2021. Donc ce sont 15M€ d’endettement qui n’apparaissent pas aujourd’hui dans le bilan, mais y apparaîtront un jour, alors qu’actuellement c’est mis en recettes.

Il y a donc ce prêt LFP de 15 M€ qui s’est transformé en recette, cette ligne de crédit de Fortress de 40 M€ qui est de l’endettement, et il y a 30 M€ de déficit annoncé sur un bilan, comme dans n’importe quelle entreprise. D’ailleurs, il me semble que le bilan n’a pas été déposé cette année, à l’inverse d’avant. Alors, tu peux ne pas le faire, mais tu prends un risque d’avoir une amende ; qui n’est pas importante. Mais en tout cas, ces 40 + 15 + 30 M€, j’ai bien peur de dire que c’est la face visible de l’iceberg. Car cela ne prend pas en compte les mois et années à venir. Et il y a une masse salariale, encore une fois, qui a explosé. On a une masse salariale quasiment équivalente à un club qui joue la Ligue des Champions. On a un nombre de salariés qui a explosé. On est passé de 220 salariés au mois d’août 2018 à environ 310 aujourd’hui. Et croyez-moi, ces salariés ils n’arrivent pas pour des SMIC… J’en ai parlé avec quelqu’un que l’on connaît tous, et très bien, de nom, quelqu’un de très sérieux, qui n’est pas Jean-Louis Triaud, qui est un financier et qui m’a dit : ‘Je ne vois pas comment on peut éviter le dépôt de bilan’. Je l’ai déjà dit, certains comme Dugarry l’ont relevé aussi, et je pense qu’il a parlé à la même personne que moi. On passera la DNCG, parce que King Street va faire une lettre d’intentions et la DNCG – on l’a vu avec Marseille – à partir du moment où une entreprise privée prend l’engagement de combler le déficit, ça passe, surtout dans le climat Covid-19. Mais ce qui est très grave, ce sont les mois et les années à venir. Fortress, c’est jusqu’en 2022 pour les rembourser, et la manne assez monumentale des nouveaux droits télés à plus d’1 milliard elle est déjà handicapée de 15 M€ l’année prochaine, comme je viens de vous l’expliquer. Les contrats mirobolants et la masse salariale, ils sont de longue durée, eux, on a 55 joueurs sous contrat pros, et plus de 300 salariés… C’est lourd. »

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