Éric Blahic : « Sur la deuxième saison, on a eu des éléments de vie… »

Longuement interviewé par nos partenaires et amis de l’émission ‘Girondins Analyse‘, l’ancien entraîneur adjoint de Jocelyn Gourvennec à Guingamp puis Bordeaux (été 2016 – janvier 18), Éric Blahic ; qui est désormais sélectionneur adjoint de l’équipe de France féminine avec qui il vise un titre dans les années à venir ; (re)parle du FCGB, de sa vision du club, de son expérience en son sein et même un peu de la situation actuelle pleine de conflits des Marine et Blanc à l’américaine :

« Les Girondins ? Pas de soucis pour vous en parler. Si je les suis toujours ? Oui, comme tous les clubs où je suis passé. Après, les années passent et donc ça veut aussi dire que les gens que vous avez côtoyés passent aussi, s’en vont, bougent. Mais les Girondins, j’en discute encore avec quelques anciens joueurs que je vois et qui passent leurs diplômes d’entraîneurs, ou avec des gens de la formation, des gens au château du Haillan. En plus, j’ai mon fils à Bordeaux pour ses études, donc j’y vais parfois, pour passer du temps avec lui et me ressourcer dans cette superbe ville. Franchement, ce club des Girondins de Bordeaux, je l’aime, car j’y ai passé de formidables moments, même si la fin a été compliquée et difficile, pour plein de raisons… Mais c’est un club formidable, un vrai dinosaure du football français, avec une histoire et, j’espère, un avenir vraiment plus brillant que ce qu’il n’est aujourd’hui… Mais je suis encore Bordeaux, oui, avec joie, et avec tristesse quand ça se passe moins bien. J’ai encore beaucoup, beaucoup, beaucoup d’affection pour ce club et en particulier pour les gens qui y sont.

La situation actuelle, sportivement, en interne ? Déjà, de façon générale, et quand j’y étais, entre l’entraîneur, la cellule de recrutement, le directeur sportif, plus le président et l’actionnaire, il y a des liens qui doivent exister pour faire remonter les choses et bien faire des choix. Après, certains choix sont ensuite critiqués et ça retombait sur Jocelyn, comme avec De Préville à l’époque, mais maintenant tout le monde au club veut le prolonger… Il y a aussi eu Otavio ou Benoît Costil, et même Kamano ou Sankharé… Mais on voit que, parmi les jeunes joueurs que Bordeaux a vendus récemment, Jules Koundé, Zaydou Youssouf et Aurélien Tchouaméni, c’est nous qui en avons lancés certains, car le fonctionnement que nous avions à l’époque avec le centre de formation était fort. On discutait avec Philippe Lucas, Patrick Battiston, Jean-Luc Dogon etc et des choses se créaient. Après, le souci, quand vous avez peu d’argent pour recruter – car si vous en avez c’est plus facile et vous pouvez vous tromper sur un joueur car vous allez en reprendre un autre derrière -, c’est que plus il y a de décideurs et plus c’est dur pour faire des choix. Mais chacun a le droit d’avoir son opinion. Sauf qu’au bout du compte, il faut se dire que c’est l’entraîneur qui fait jouer les joueurs et les coache. Si on ne vous impose pas de joueurs, et qu’après vous n’arrivez pas à faire de bons choix ou à faire comprendre aux joueurs ce que vous vouliez, ok… Mais quand il y a d’autres raisons, là, c’est plus compliqué.

Si on nous a imposé des joueurs à Bordeaux ? Non, car Joce, il a un caractère qui fait que, sur ça, ça ne pouvait pas marcher. Il est Breton, déjà (sourire) ! Mais nous, sur la deuxième saison (2017-18), on a eu des éléments de vie qui nous ont perturbés, dès la reprise en juin 2017, puis il y a eu l’élimination rapide en Coupe d’Europe contre Videoton, les joueurs contactés par d’autres clubs pour partir, les débuts de la vente du club dans le dos, les évènements avec les supporters… Donc tout un truc s’est mis en place et voilà. Mais depuis notre départ, il y a eu quelques coaches, après Jocelyn Gourvennec, et c’est à vous (supporters) de juger si c’est mieux ou moins bien ; ce n’est pas à moi. »

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