Didier Deschamps répond aux critiques sur le jeu des Bleus et tacle sévèrement Christophe Dugarry

En entretien dans ‘Le Parisien‘ (l’interview fleuve est à lire ICI dans son intégralité), le sélectionneur de l’Équipe de France championne du monde ce 15 juillet 2018, Didier Deschamps, s’est confié sur beaucoup de sujets concernant ce sacre. DD évoque entre autres… les critiques qui ont été émises sur le jeu des Bleus, et notamment par quelqu’un comme Christophe Dugarry. Deschamps, joueur bordelais en 90-91, reconnait d’ailleurs qu’il n’apprécie pas son ancien coéquipier aux Girondins et en EdF, avec qui il a pourtant été champion du monde en 98.

« J’étais d’une tranquillité et d’une sérénité absolue pendant la compétition. Vous savez pourquoi ? Car je suis coupé du monde. Je suis en immersion totale. Je ne veux pas être perturbé. Je suis auprès de mon groupe, de mon staff, qui est très important par le travail. Il a été remarquable. Il y a eu une véritable solidarité entre les vingt membres de mon staff. J’ai toujours très bien dormi. Beaucoup mieux qu’en 2014. Je n’ai pas fini fatigué. (…) Si la France est un champion du monde moche ? Pourquoi ? Parce qu’elle me ressemble (rires) ? C’est de la littérature. Il y a toujours ces questions-là après une compétition. Celui qui est champion est meilleur que les autres, tout simplement. Le haut niveau, c’est être plus fort que tous les adversaires que l’on affronte. Quand on bat un adversaire, ce n’est pas parce qu’il est mauvais. Et quand cet adversaire nous bat, il ne faut pas lui enlever son mérite. Oui, on aurait pu faire mieux. On n’a pas toujours tout maîtrisé… Mais je dis depuis le départ que j’ai fait un choix de la jeunesse. Sur les quatorze qui ont découvert la compétition (NDLR : c’était leur premier tournoi international A), il est évident qu’ils seront plus forts dans deux ou quatre ans.

(…) Les critiques ? Je ne les connais pas. Je sais qu’elles étaient présentes. Je pense qu’il y en a eu beaucoup plus lors de la première partie du tournoi. Mais, ça fait partie du métier. Je n’ai pas voulu les connaître. Maintenant, ça fait rire quand on voit où nous en sommes arrivés. Certains ont cru en nous, d’autres pas du tout. Au fil du temps, ça s’est enchaîné et j’ai reçu beaucoup de messages, avec de nombreux rétropédalages. Mais je ne suis pas là pour régler des comptes. Je leur réponds gentiment. Je connais les personnes sincères. (…) Certains joueurs de 98 sont rentrés dans le vestiaire le soir de la finale. Marcel (Desailly), Laurent (Blanc), Lilian (Thuram). Jean-Pierre (Papin) est venu aussi. Cela m’a fait plaisir de le voir recevoir un hommage de la part des joueurs. C’est une autre génération. Zizou, il m’a envoyé un message avant et après la finale. On s’est vu avec Titi (Henry) durant la demi-finale. Quant à Aimé Jacquet, je l’ai eu en continu durant la compétition. Aimé, c’est Aimé. (…) Christophe Dugarry ? Il ne faut pas exagérer quand même… Quand on franchit la ligne et qu’il n’y a pas un minimum de respect sur le plan humain… Ce n’est pas fini uniquement avec lui. Dugarry ose dire que je prends la France en otage. Cela dépasse l’entendement. Il dit ce qu’il veut, il a son émission radio. On a vécu des choses ensemble donc je sais qu’en termes d’état d’esprit, sincèrement, j’ai vu beaucoup mieux. Mais bon, ce n’est pas grave. J’ai bientôt 50 ans et je ne fais plus semblant. Je vois avec grand plaisir la majorité des joueurs. (…) Si on devait se voir avec Duga, ça ne serait même pas bonjour, bonsoir. Chacun sa route, chacun son chemin. C’est clair. »