Daniel Riolo : « Sala était l’incarnation de la générosité sur le terrain (…) et ça le rendait beau »

Tandis que l’on est toujours sans nouvelles de l’avion privé où Emiliano Sala (et peut-être une autre personne, en plus du pilote) avait embarqué ce lundi soir et que le buteur argentin de 28 ans, qui venait d’être transféré de Nantes à Cardiff, est porté disparu – pour ne pas dire présumé mort… –, le journaliste/consultant Daniel Riolo a, sur RMC, rendu un vibrant hommage à son « chouchou pas bon », ancien espoir des Girondins de Bordeaux et de leur filiale de formation en Amérique du Sud.

« Comme la police, je suis malheureusement très pessimiste et j’avoue ne pas y croire (à sa survie). Moi, j’ai toujours aimé ce mec-là, dès les premières fois où je l’ai vu, et pourtant c’est vrai que c’était drôle, parfois, de le voir rater des choses folles devant le but. Mais ça ne m’enlevait pas de l’esprit que ce gars-là avait quelque chose… Moi, généralement, dans le foot, en dehors d’aimer les grandes vedettes classiques de grand talent dont on parle le plus dans le métier, j’aime les mecs qui sont vachement généreux. Et lui, c’était l’incarnation de la générosité sur le terrain. Et, surtout, il dégageait énormément de passion pour ce qu’il faisait. Ça aussi c’est hyper important, car dans notre foot on a de moins en moins de gens qui rient ou expriment leur passion.

Moi, j’ai la joie de faire mon métier, c’est déjà bien, mais je ne connais pas celle de jouer au haut niveau, ce rapport au public… Et je trouve que, ces derniers temps, devant les caméras, c’est presque la mode de ne pas montrer qu’on est heureux. On est un peu dans l’entre-soi. Lui – car il n’est pas unique non plus -, il donnait, il n’était pas atteint quand on se moquait car il ratait des grosses occasions, lui il ne semblait pas extrêmement affecté, car il revenait et il retournait au combat, toujours avec le sourire. Des vertus qu’on retrouve pas mal chez les joueurs argentins, des vrais passionnés de foot. Et ce mec-là, j’ai sa photo sous les yeux, on ne peut pas dire que c’était un play-boy, mais sa générosité et le sourire qu’il avait sur le terrain et quand il marquait, en en faisant des tonnes à chaque fois, bah ça le rendait beau. Les gens très généreux comme lui, ce sont des belles personnes, et ça les embellit physiquement dans ce qu’ils sont. Et donc, voilà, j’aimais beaucoup ce mec-là, je trouvais ça drôle ce qu’on avait développé autour de lui : le ‘chouchou pas bon’, parce que quand on est supporter on est attaché à ces gars-là. D’ailleurs les supporters des clubs où il est passé et les gens qu’il a côtoyés sont unanimes : des types comme lui, ils sont formidables dans le foot. Et aujourd’hui, il n’y est plus. Il n’est plus là. »

Retranscription faite par nos soins, depuis le podcast de l’émission ‘L’After Foot’ (RMC) diffusée ce mardi 22/01/2019 (à partir de 44.00)