Daniel Riolo : « Bez avait un peu trahi la parole donnée à Giresse »

Hier soir, sur RMC, dans ‘L’After Foot‘, l’éditorialiste Daniel Riolo a commenté la manière dont Valentin Rongier, désormais milieu de l’Olympique de Marseille, avait quitté son club formateur du FC Nantes. Ce transfert s’est officialisé hier, en dehors du mercato, Rongier étant considéré comme un « joker »*. Cela ne choque pas Riolo, même si le FCN et l’OM sont rivaux et que Rongier est un pur produit des Canaris, qui se souvient avoir été beaucoup plus marqué par le gros transfert d’Alain Giresse de Bordeaux à Marseille après un conflit avec le président Claude Bez, en 1986

« Pour ma génération, quand Giresse est passé de Bordeaux à Marseille, en matière de respect de la parole donnée… C’est un mauvais exemple. Je pense que Bez avait, justement, un peu trahi la parole donnée à Giresse et que Tapie s’en est servi, en étant le premier à faire de gros mercato et à explorer à fond le foot business. J’avais 16 ans au moment de ce transfert-là et je me souviens que… Je sais qu’avant, entre Saint-Étienne et l’OM, il y avait déjà eu des trucs comme ça, dans les années 70 ; mais moi c’était le premier que je vivais. Et donc… quel choc ! Je n’étais supporter ni de l’un ni de l’autre, mais Giresse qui quitte Bordeaux pour Marseille je l’avais vécu comme une trahison. C’était une énorme trahison. Je me suis demandé comment il pouvait aller à l’OM, après les relations entre Bez et Tapie. C’était affreux.

Et derrière, on en a vu d’autres, avec des joueurs devenus des marchandises. Je me souviens de l’échange entre Angloma et trois joueurs dont un pourri fait par Tapie avec le PSG pour renforcer l’OM. Des mouvements donnant l’impression que les joueurs sont devenus des marchandises on en a depuis qu’on est entré dans le foot business et en général on date ça un peu du milieu des années 80, un tournant dans l’histoire du foot. Et à présent, avec la répétition des transferts, finalement, on s’habitue. »

Même 33 ans après, ce transfert – que Gigi a… regretté après-coup – reste un souvenir fort de l’histoire du football français, et pas que pour les supporters aquitains. Car à l’époque c’était un peu une première, que Giresse était le capitaine et le symbole des Girondins, son club formateur, et qu’il était une « prise de guerre » dans la lutte entre Bez et Bernard Tapie, dirigeant phocéen.

*Réglementairement, les clubs de Ligue 1 ont le droit (hors joueurs libres pouvant signer n’importe quand) de réaliser un transfert hors des périodes générales, tant que le joueur joue déjà en France.