D. Tholot : « Je parle de l’ambiance (FCGB – Milan) j’ai la chair de poule »

Suite de nos retranscriptions du podcast ‘Soyez sympas : rejouez !’, avec Didier Tholot, l’ex attaquant des Girondins, évoquant le contexte d’avant-match du fameux Bordeaux – Milan de 96 (3-0, quart de finale retour de la Coupe de l’UEFA).

Cette fois, le premier buteur de la qualif’ bordelaise de l’époque, se rappelle de comment… la ville y croyait, malgré le 0-2 subi à l’aller, sur le terrain de l’AC Milan. Pourtant, la préparation des Marine et Blanc était des plus détendues, mais l’attitude des Lombards à l’échauffement a surmotivé les Bordelais :

« C’était un petit peu logique en fait, je pense. Quand tu es le petit poucet, ce qu’on était par rapport au Milan AC, je ne crois pas que tout le monde pensait qu’on allait taper le Milan AC, mais tout le monde l’espérait. Ça veut dire que tout le monde y croyait, peut-être, qu’on allait le faire, car on avait déjà un peu d’expérience et des joueurs pour faire l’exploit : Zizou, Duga…. Mais nous, on a préparé ce match sans aucune pression. On avait perdu l’aller 2-0, donc ça ne pouvait être qu’un exploit si on le faisait. Et si on n’y arrivait pas, on perdait contre la meilleure équipe du monde à ce moment. Le fait de n’avoir perdu ‘que’ 2 à 0 à l’aller, là-bas, a aidé, aussi. Mais quand je pense à comment on a préparé ce match… Si je vous le dis, aujourd’hui…

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On était au Cap-Ferret, la veille de ce match, entre nous, et on s’amusait à faire tourner le ballon autour de la plage. On a, finalement, complètement évacué la pression par rapport à l’évènement. Donc, au moins sur ce point-là, c’était très bien préparé. (…) La veille du match, on est au Cap-Ferret, on mange tous, et le coach Gernot Rohr – qui était là un peu chez lui – prenait son temps. On lui dit donc qu’on y va, il nous dit d’attendre 5 minutes et nous on va dans le bus pour l’attendre. La première chose qu’on a faite, dans le bus, c’est que Duga l’a démarré, s’est mis aux commandes, et on est passé devant le restaurant pour que Gernot voit passer le bus avec tous les joueurs dedans (rire) !

(…) Et lors de notre arrivée au stade, en bus, qui est phénoménale, tu te rends compte que la ville est derrière. Je n’avais jamais vu ça à Bordeaux ! Les gens tapaient sur le bus, partout, en nous disant ‘Vous allez le faire !’, donc j’ai la chair de poule quand je parle de l’ambiance, car c’est un truc que j’ai rarement vu dans ma carrière et ce sont des moments magiques pour nous. Mais finalement, le petit truc qui fait que pour nous la motivation est encore plus importante c’est cet échauffement. Si vous voulez, les Milanais s’échauffaient très simplement : ils faisaient des 5 contre 2 et des jongles, mais pas une course. Pour eux, ils étaient déjà qualifiés, le match était plié. Je me souviens très bien de Liza (Bixente Lizarazu) qui nous a réunis pour les regarder et nous dire : ‘Ils nous prennent pour des baltringues ! Alors on va leur rentrer dedans et ils ne vont plus ressortir‘. »

Retranscription faite par nos soins